Ayant entamé la quatrième phase du plan de réduction de ses engagements, l’Iran a indiqué ce samedi 9 novembre qu’il enrichissait désormais de l’uranium à hauteur de 5%.
Ce plan a été lancé en mai 2019 en riposte au rétablissement des sanctions des Etats-Unis, qui se sont retirés unilatéralement de l’accord international en 2018.
Le mercredi 6 novembre, Téhéran a repris ses activités d’enrichissement à Fordo, et indiqué que ses centrifugeuses monteraient progressivement en puissance jusqu’à produire, à partir de samedi, de l’uranium enrichi à hauteur de 4,5%.
En vertu de l’accord international sur le programme nucléaire iranien signé en 2015, l’Iran n’avait pas le droit de mener des activités d’enrichissement à Fordo, usine souterraine longtemps tenue secrète, et d’enrichir l’uranium en isotopes 235 à plus de 3,67%.
« Etant donné nos besoins (…), nous produisons actuellement 5% », a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.
Il a ajouté que l’Iran avait la « capacité de produire 5%, 20%, 60% ou tout autre pourcentage ».
De plus, Behrouz Kamalvandi a annoncé le renoncement aux projets de transformation du site nucléaire de Fordo en centre international de recherche nucléaire, prévus par l’accord de Vienne. Et de préciser qu’ils allaient augmenter la capacité du site. Les experts de l’AIEA vont examiner ce dimanche les échantillons de l’uranium enrichi à Fordo.
Le taux de 5% reste en-deçà de l’enrichissement à 20% que l’Iran a un temps pratiqué, et très loin des 90% nécessaires pour envisager la fabrication d’une bombe atomique.
Aux termes de ce pacte, Téhéran avait réaffirmé qu’il ne chercherait jamais à développer ou acquérir l’arme nucléaire et avait accepté de réduire drastiquement ses activités nucléaires en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales.
Mais le retrait de l’accord de Washington, assorti du rétablissement de sanctions américaines, a changé la donne.