Dénonçant des «guerres sans fin», Donald Trump a annoncé en octobre le retrait des 1.000 soldats américains du nord-est de la Syrie, mais un mois plus tard, les effectifs américains y sont quasiment les mêmes. La situation a été commentée pour Sputnik par Peter Ford, un ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie.
Bien que le Président des États-Unis ait déclaré à plusieurs reprises que Daech avait été écrasé, il a annoncé une reprise des opérations en Syrie pour «empêcher la renaissance» de l’organisation terroriste.
Au vu de l’effort renouvelé pour lutter contre les forces de Daech en Syrie, certains observateurs restent perplexes du fait que le commandant en chef a déclaré que ces mêmes forces de Daech avaient été éliminées au cours de l’année écoulée.
Peter Ford, ancien ambassadeur britannique à Damas, expose sa version des faits au micro de Sputnik.
Daech «écrasé» en Syrie?
M.Ford avance que Donald Trump et le Pentagone avaient au départ deux agendas différents pour la Syrie, mais qu’il y a une chose sur laquelle les deux parties peuvent s’entendre: le pétrole.
Par ailleurs, il rappelle que le Président états-unien avait ouvertement déclaré qu’il souhaitait retirer les militaires américains de Syrie et qu’il avait même tenté de retirer les troupes américaines des pays étrangers pour en finir avec des «guerres sans fin».
Cependant, selon lui, le Pentagone a usé de «tactiques dilatoires» pour entraver la réalisation des désirs de Donald Trump.
«C’est exactement ce qu’il se passe maintenant. Le Pentagone fait semblant de se battre à nouveau contre Daech. Ils [les militaires, ndlr] affirment avoir éliminé une douzaine de ses membres [lors de l’opération du 22 novembre, ndlr]. Mais qui sait si ces personnes qui ont été tuées appartenaient effectivement à Daech?», poursuit-il.
Est-ce au pétrole qu’est dû le maintien militaire US en Syrie?
Donald Trump avait assuré qu’un «petit nombre de soldats» américains resterait en Syrie, «dans les zones où il y a du pétrole». Il a même annoncé l’envoi de renforts militaires pour protéger les champs pétroliers de l’est syrien après leur retrait de zones frontalières avec la Turquie.
«Le véritable objectif du maintien militaire américain en Syrie ne consiste pas à combattre Daech, mais à empêcher le Président syrien Bachar el-Assad de récupérer ce territoire. C’est aussi simple que ça», affirme l’ancien ambassadeur.
Comme l’a résumé Peter Ford à Sputnik, le nord-est de la Syrie renferme «les deux tiers des réserves de pétrole et de gaz exploitables» du pays. Le Pentagone et Donald Trump ont donc conjointement pris la décision d’y maintenir une force militaire pour que les États-Unis soient assurés de «garder le pétrole».
Source: Sputnik