Une enquête réalisée auprès de 500 investisseurs institutionnels, officiant autant dans des fonds souverains que de pension, de dotation ou encore des compagnies d’assurance, voient une crise économique se profiler dans les cinq ans. Certains la voient même arriver plus tôt.
C’est la question qui agite les experts: est-ce qu’une crise financière d’ampleur s’apprête à frapper l’économie mondiale? Et si oui, quand? Des avis tombent quasi quotidiennement et ils divergent. Il y a ceux qui en sont sûr: le grand cataclysme est proche. C’est notamment le cas du journaliste économique Benjamin Masse-Stamberger qui confiait à Sputnik en octobre dernier:
«Si je devais donner une prédiction, je dirais que le plus probable est qu’une crise d’ampleur frappe l’économie mondiale avant la fin de l’année. La probabilité d’un déclenchement dans les trois mois est de 75%.»
D’autres, comme Steve Eisman, célèbre financier ayant anticipé la crise des subprimes, pensent au contraire que le contexte est bien différent. Selon lui, «l’endettement des établissements financiers est beaucoup moins important aux États-Unis et en Europe» qu’en 2007-2008 et «les banques sont mieux réglementées». Pour Eisman, pas de grave crise à l’horizon.
Le dernier pavé dans la marre est venu d’une enquête de Natixis Investment Managers. Comme le font remarquer nos confrères de Capital, elle a été réalisée «auprès de 500 investisseurs institutionnels de fonds de pension d’entreprise, de fondations et de fonds de dotation, de fonds de pension publics […], de compagnies d’assurance et de fonds souverains en Asie, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique latine et au Moyen-Orient».
De quoi se faire une idée de la température de l’économie mondiale. Et vu les résultats, elle n’est pas au mieux.
La crainte d’une volatilité accrue sur les marchés
Pas moins de 89% des investisseurs institutionnels sont inquiets des répercussions qu’auront les niveaux record de dette publique sur l’économie de la planète. Plus de 80% voient une crise financière internationale prendre place d’ici cinq ans. Pour 58% des interrogés, elle frappera même d’ici un à trois ans.
«La volatilité, la persistance d’un environnement de taux d’intérêt historiquement bas et les tensions politiques sont considérées par les investisseurs institutionnels comme des préoccupations majeures pour 2020», relève Capital.
Le domaine politique continue d’inquiéter des investisseurs. Pour 69% d’entre eux, les ingérences étrangères dans les élections nationales sont un problème qui va croissant. Les élections américaines de 2020 sont dans toutes les têtes. 64% des institutions interrogées pensent que la course à la Maison-Blanche sera source de volatilité sur les marchés.
Quid des marchés les plus touchés? Pour 77% des interrogés, ce sont les marchés actions qui subiront le plus la volatilité quand 62% voient plus les marchés d’obligations souffrir.
Quoi qu’il en soit, c’est bien cette fameuse volatilité qui arrivent en tête des inquiétudes pour les gestionnaires. La politique de taux bas, voire très bas, appliquée par plusieurs banques centrales du globe est aussi source d’angoisse. Comme le note Capital, le resserrement du crédit, les problèmes de liquidité et le risque de déflation font également parties des motifs de vigilance.
Source: Sputnik