L’ingérence électorale russe dans les élections américaines continue de faire obstacle au rapprochement avec Moscou voulu par Donald Trump: la Maison Blanche a affirmé mardi que le président américain avait lancé un avertissement au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui a aussitôt démenti.
Le président Trump, qui a reçu le ministre russe, « a mis en garde contre toute tentative d’ingérence de la part de la Russie dans les élections américaines », a déclaré l’exécutif américain.
Mais Sergueï Lavrov a nié avoir reçu directement cet avertissement de la bouche de l’ex-homme d’affaires new-yorkais.
« En fait nous n’avons même pas parlé d’élections », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à l’ambassade de Russie à Washington.
Il a ensuite néanmoins semblé suggérer avoir évoqué avec Donald Trump une telle mise en garde émise un peu plus tôt par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Accusations « sans fondement »
Alors que des soupçons de nouvelles ingérences russes dans la présidentielle américaine de 2020 émergent déjà, M. Pompeo a en effet publiquement prévenu, aux côtés de son homologue russe, que ce serait « inacceptable ».
« Si la Russie ou tout autre acteur étranger prenait des mesures pour saper nos processus démocratiques, nous riposterions », a lancé le secrétaire d’Etat américain devant la presse, comme pour mieux repousser les critiques de tous ceux, nombreux au sein de la classe politique américaine, qui voient d’un mauvais œil le tapis rouge déroulé au ministre russe.
Sergueï Lavrov a lui une nouvelle fois rejeté des accusations « sans fondement » ni « preuves ».
La visite de Sergueï Lavrov coïncidait avec la présentation par les démocrates de l’acte d’accusation historique contre Donald Trump pour abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès, dans une autre affaire au parfum d’ingérence électorale.
Cette fois, même s’il s’en défend avec force, le locataire de la Maison Blanche est accusé d’avoir fait pression sur l’Ukraine afin qu’elle enquête sur ses adversaires politiques démocrates à l’approche de la présidentielle américaine de 2020.
Selon la Maison Blanche, Donald Trump « a appelé la Russie à résoudre le conflit avec l’Ukraine ». Mike Pompeo a lui insisté sur le respect des accords de Minsk de 2015, et sur le fait « que la Crimée appartenait à l’Ukraine ».
Les deux ministres ont par ailleurs acté leur désaccord sur le sujet sensible du contrôle des armements.
L’Américain a réaffirmé sa volonté d’inclure la Chine dans la négociation sur les armements stratégiques nucléaires, sans se prononcer sur la proposition russe de renouveler sans attendre le traité bilatéral New Start qui expire début 2021.
Source: Avec AFP