Les récentes déclarations du Président français sur la Russie tournent autour d’une idée que d’autres pays n’osent pas exprimer, avance Gazeta Wyborcza. À savoir, que la Russie ne disparaîtra pas et qu’il faut donc renouer le dialogue, précise le journal polonais.
Le lien avec la mort cérébrale de l’Otan
Le changement d’attitude d’Emmanuel Macron envers la Russie depuis le début de son quinquennat est lié aux transformations des relations américano-européennes, indique le quotidien, qui se réfère à la phrase célèbre du Président français sur la mort cérébrale de l’Otan prononcée lors d’un entretien accordé à The Economist.
Si Donald Trump a une position plutôt hostile vis-à-vis de l’Union européenne et qualifie l’Alliance d’organisation privée de sens, il faudra suggérer aux anglo-saxons que le rapprochement entre la France, l’Allemagne et la Russie pourrait être crucial pour les États-Unis, surtout si l’Europe central s’y joint, poursuit la Gazeta Wyborcza.
L’Europe de Lisbonne à Vladivostok
Le scénario semble réalisable, selon le média, d’autant plus que selon le chef d’État français, une des voies du développement pour la Russie passe par le rétablissement d’«une politique équilibrée avec l’Europe». Ainsi, une «souveraineté militaire» de l’espace européen serait créée, une idée qui fait écho à la déclaration d’Emmanuel Macron à l’issue de sa rencontre avec Vladimir Poutine au Fort de Brégançon sur sa confiance dans «l’Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok».
Comme le précise le quotidien polonais, il est facile de comprendre les actions de Macron. En effet, l’Allemagne reste très prudente, réalisant que l’héritage du passé ne lui permettrait pas de jouer le rôle de leader européen, alors que le Royaume-Uni est sur le point de partir. Qui reste-t-il pour prendre les rênes? — s’interroge le journal.
Une position ambiguë
Bien que le Président français plaide en faveur d’un rapprochement avec la Russie, il a reproché au pays son autoritarisme, soulignant que son système politique figurait parmi les facteurs menaçant les valeurs européennes, au même rang que le fondamentalisme islamique. Néanmoins, il aurait pu le dire par souci de règles tacites, avance le Gazeta Wyborcza.
Pour ainsi dire, Emmanuel Macron a posé des questions auxquelles personne ne cherchera à répondre, mais il faudra le faire, conclut le quotidien polonais.
Source: Sputnik