Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a accusé vendredi les Etats-Unis de « gravement » saper la confiance mutuelle entre les deux pays, à la suite des initiatives américaines sur Hong Kong et le Xinjiang.
Au grand dam de Pékin, le président Donald Trump a signé fin novembre une loi soutenant les manifestants hongkongais, qui dénoncent l’influence supposée croissante du gouvernement central dans le territoire semi-autonome.
De son côté, la Chambre des représentants a approuvé début décembre un projet de loi appelant à sanctionner des responsables du Xinjiang (nord-ouest), une région où Pékin a interné des habitants, notamment des Ouïghours musulmans, dans le cadre d’une politique présentée comme antiterroriste.
Sur ces deux dossiers, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a plusieurs fois vivement critiqué la Chine.
« Ces types de comportements (…) portent gravement atteinte aux fondements de la confiance mutuelle durement gagnée entre la Chine et les Etats-Unis », a dénoncé Wang Yi lors d’une conférence sur les affaires étrangères à Pékin, rapporte l’AFP.
Le ministre a fustigé « les restrictions et les pressions » de Washington en matière d’économie, de commerce, ou encore de technologies.
« De façon délibérée, ils attaquent et salissent la Chine sur les questions de souveraineté et de dignité nationale », a souligné M. Wang.
Craignant pour sa suprématie mondiale, menacée entre autre par la montée économique de la Chine, les Etats-Unis mènent une campagne contre ce pays et le harcèlent sur plusieurs dossiers. En plus de celui des relations commerciales et de l’imposition des douanes sur les importations chinoises, Washington manient celui des manifestants à Hong-Kong. Fin novembre, Donald Trump a promulgué une loi soutenant le mouvement de protestation qui secoue Hong Kong depuis juin.
Pékin a répliqué avec des sanctions contre des ONG basées aux Etats-Unis et des suspensions d’escales de navires de guerre américains dans l’ex-colonie britannique, rendue à la Chine en 1997.
La diplomatie chinoise a également promis des mesures de rétorsion en cas de promulgation du projet de loi sur les Ouïghours du Xinjiang.
Les Etats-Unis exploitent aussi le dossier de cette minorité, alors que des organisations occidentales de défense des droits de l’Homme accusent Pékin d’avoir interné dans ce territoire jusqu’à un million de musulmans, dans ce qu’ils appellent des camps de rééducation politique.
Pékin dément ce chiffre et parle de centres de formation professionnelle, destinés à aider la population à trouver un emploi et ainsi à l’éloigner de la tentation de l’islamisme et du terrorisme.