Les Irakiens ont appelé à des manifestations massives, ce samedi 14 décembre, en protestation à l’ingérence étrangère US dans les affaires intérieures irakiennes, c’est ce qu’a rapporté le correspondant de la chaine libanaise AlMayadeen.
Entre-temps, le fils du chef du porte-parole du mouvement sadriste, Jaafar al-Mousawi, a échappé à une tentative d’assassinat au centre de Bagdad. La victime a été transférée à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires, a-t-on indiqué de source irakienne.
Crime d’al-Ouathba
D’autre part, les forces de sécurité irakiennes ont arrêté une deuxième personne accusée d’avoir participé au meurtre sur la place Al-Ouathba.
Un adolescent a été roué de coups et pendu, jeudi 12 décembre, par des manifestants à Bagdad.
Tôt le matin, un différend a éclaté entre l’adolescent Haytham Ali Ismail, 17 ans, et des manifestants sur la place al-Ouathba, proche de la place Tahrir, épicentre de la contestation contre le pouvoir depuis plus de deux mois.
Les manifestants ont incendié la maison du jeune homme, attenante à la place.
Sur des images diffusées en direct sur les réseaux sociaux, les manifestants l’ont ensuite sorti contre son gré et l’ont trainé au sol sur des dizaines de mètres.
De nombreuses personnes lui donnent des coups de pieds et de couteau quand il passe devant eux, selon ces images. L’adolescent, uniquement vêtu d’un caleçon, est ensuite hissé, attaché par les chevilles et tête en bas, à un feu de circulation au milieu de la place al-Ouathba.
Sistani dénonce les assassinats
Vendredi 13 décembre, le grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire de la politique irakienne, a dénoncé les « assassinats et enlèvements ».
Dans son prêche hebdomadaire lu par un de ses représentants dans la ville sainte de Kerbala (sud), M. Sistani, plus haute autorité religieuse pour la majorité des musulmans chiites d’Irak, a souhaité qu' »aucun groupe armé » n’agisse « hors du cadre de l’Etat », appelant « les autorités à être à la hauteur de leurs responsabilités ».
Revenant sur le lynchage puis la pendaison jeudi à Bagdad d’un adolescent de 17 ans, il a appelé le gouvernement à faire la lumière sur ce « crime atroce qui a eu lieu place al-Ouathba ».
Le dignitaire de 89 ans a en outre exhorté les contestataires « à garder le caractère pacifique » de leur mouvement, entamé il y a près de deux mois et demi.