Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé, jeudi 19 décembre, la mise en place d’une commission juridique pour réformer la Constitution afin de bâtir une « nouvelle République » par voie consensuelle.
C’est ce qui ressort de son discours d’investiture après avoir remporté, il y a une semaine, le scrutin présidentiel dès le premier tour.
« Je l’ai dit auparavant, l’État sera attentif aux attentes d’un changement fondamental du système. D’ailleurs, notre succès aujourd’hui est le fruit du mouvement populaire revendiquant le changement avant l’effondrement de l’Algérie et ses institutions » a-t-il soutenu.
Tebboune a évoqué les engagements pris et la méthode d’exécution qui sera fondée sur le consensus et les consultations, notamment la réforme de la Constitution pour bâtir une nouvelle République dans les semaines voire les mois à venir.
Réduire les prérogatives du président
Pour le nouveau président algérien, « la nouvelle Constitution réduira clairement les prérogatives du président qui ne sera élu que pour deux mandats afin de ne pas confisquer le pouvoir. En effet, la nouvelle Constitution séparera les pouvoirs pour les équilibrer » a-t-il expliqué.
Depuis 2008, l’ancien président Abdelaziz Bouteflika a apporté des modifications successives à la Constitution actuelle, qui ont conduit au renforcement des pouvoirs du président de la République, en échange de la diminution de ceux du Premier ministre.
Tebboune a ajouté que la nouvelle constitution « n’accordera aucune immunité aux corrompus et respectera les droits de l’Homme, le droit de manifester et le pluralisme médiatique ».
Dans ce contexte, le nouveau président élu a affirmé sa volonté de mettre en place une nouvelle loi électorale, qui définit clairement les conditions requises pour se présenter aux élections, et ce pour éliminer l’argent sale de la politique et permettre aux jeunes de se présenter lors des prochaines échéances.
Politique étrangère
Concernant le dossier de la politique étrangère, Tebboune a considéré que « l’Algérie ne s’ingéra pas dans les affaires intérieures des États, rejettera fermement les tentatives d’ingérence dans ses affaires et continuera de coopérer dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité dans le but de contribuer à l’instauration de la paix mondiale ».
Toutefois, lorsqu’il s’agit de la crise libyenne, le nouveau président algérien a affirmé que son pays « rejettera son exclusion des solutions proposées à la Libye car il est le plus concerné par la stabilité du pays voisins n’en déplaise à certains ».
« Nous œuvrerons à l’instauration de la stabilité et l’unité en Libye et nous appelons nos frères libyens à rassembler leurs rangs et à rejeter l’ingérence extérieure » a-t-il affirmé.
Quant au sujet du Sahara occidental, Tebboune a fait savoir que « l’affaire est entre les mains des Nations Unies et de l’Union africaine et ne doit pas déstabiliser les relations avec les frères de la région maghrébine ».
« Le Maghreb arabe, dont rêvaient nos ancêtres figure parmi nos préoccupations et nous appuierons la coopération et les relations amicales avec les pays voisins » a-t-il assuré.
Par ailleurs, le nouveau président algérien s’est dit prêt à venir en aide aux pays arabes en pleine crise, notamment le Yémen et l’Irak.
Source: Avec Anadolu