Le nouveau Premier ministre libanais, Hassan Diab, s’est engagé à former un cabinet de technocrates indépendants, dans une interview avec la radio internationale allemande, diffusée ce vendredi 20 decembre.
« L’objectif est de former un gouvernement de technocrates indépendants », a déclaré à Deutsche Welle cet ancien ministre de l’Education, également vice-président de l’Université américaine de Beyrouth.
Agé de 60 ans, Hassan Diab a été désigné jeudi au terme d’un vote lors de consultations parlementaires menées par le chef de l’Etat, Michel Aoun, conformément à la Constitution. Il a obtenu 69 voix des 128.
« Tout le monde est prêt à coopérer afin que le Liban puisse jouir d’un gouvernement exceptionnel qui ne ressemble pas aux anciens gouvernements, qu’il s’agisse du nombre de technocrates ou de celui des femmes, sans oublier les équilibres connus de tous », a-t-il déclaré.
« Je pense que les Américains, lorsqu’un tel gouvernement sera formé, apporteront leur soutien car il s’agira d’un gouvernement chargé de sauver le Liban » de la crise actuelle, a ajouté M. Diab.
« Je m’attends à un soutien total des Européens et des États-Unis », a-t-il poursuivi.
La désignation de M. Diab, qui se présente comme indépendant et « technocrate », intervient deux mois après l’éclatement le 17 octobre d’un mouvement de contestation inédit contre la classe dirigeante ayant entraîné 12 jours plus tard la démission de M. Hariri.
M. Diab a répondu aux assertions selon lesquelles le prochain gouvernement sera dominé par le Hezbollah : « C’est ridicule. Ce gouvernement aura le visage du Liban et ne sera pas le gouvernement d’une seule faction politique », a-t-il insisté.
Vendredi, M. Diab a rencontré son prédécesseur, Saad Hariri, dans le cadre d’une tournée protocolaire, sur fond de manifestations, notamment dans les régions et villes pro courant du Futur. La base populaire de Hariri ayant protesté contre sa décision de se désister, adoptée définitivement le mercredi. Il a aussi sugnalé qu’il ne participera pas au gouvernement prochain.
Lors d’une interview avec la radio libanaise an-Nour ce vendredi, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a assuré que Hassan Diab, et avant de se porter candidat, avait rencontré M. Hariri qui lui avait accordé son consentement. Etant le numéro un de la communauté sunnite, c’est à lui que revient selon les convenances politiques la désignation du Premier ministre. Mais lors des consultations, il ne lui a pas accordé les voix des députés de son bloc parlementaire.
« En ce qui nous concerne, M. Diab n’a été pressenti comme Premier ministre que le mercredi soir, après le renoncement de M. Hariri . Nous n’avons rien décidé d’avance avec lui. Aucune concertation ni aucune entente n’ont eu lieu avec lui…Nous n’avions pas le temps d’ailleurs… Les choses se sont faites très vite », a-t-il assuré. Depuis la démission de Hariri, le Hezbollah a insisté pour son retour.
Source: Divers