Le gouvernement allemand a fermement dénoncé samedi les sanctions américaines contre le gazoduc Nord Stream 2 les qualifiant « d’ingérence dans nos affaires intérieures ».
« Le gouvernement rejette ces sanctions extraterritoriales. Elles affectent des sociétés allemandes et européennes et constituent une ingérence dans nos affaires intérieures », a réagi Ulrike Demmer, une porte-parole d’Angela Merkel dans un communiqué.
L’Union européenne aussi avait dénoncé les sanctions américaines contre les entreprises participant à la construction du gazoduc Nord Stream 2.
« Par principe, l’Union européenne s’oppose à l’imposition de sanctions contre des entreprises européennes se livrant à des activités légales », a affirmé un porte-parole de l’UE.
Pour Moscou, les sanctions américaines empêchent d’autres pays de « développer leur économie ».
« Un Etat avec une dette publique de 22.000 milliards de dollars interdit à des pays solvables de développer leur économie réelle », a dénoncé samedi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur sa page Facebook, dénonçant « l’idéologie américaine (qui) ne supporte pas la concurrence mondiale ».
Le président américain Donald Trump a signé vendredi la loi imposant ces sanctions contre les entreprises associées à la construction du gazoduc, au motif que l’ouvrage va accroître l’indépendance des Européens au gaz russe et renforcer de facto l’influence de Moscou.
Il doit permettre de doubler les livraisons directes de gaz naturel russe vers l’Europe occidentale via l’Allemagne, principale bénéficiaire du projet.
Le gazoduc, qui est presque achevé, passe sous la mer Baltique en contournant notamment l’Ukraine.
Washington a également justifié ces mesures par sa volonté de soutenir l’Ukraine, rappelle la porte-parole de la chancellerie.
Etant donné les progrès réalisés jeudi pour trouver une issue au conflit russo-ukrainien au transit du gaz russe en Ukraine, les sanctions apparaissent « particulièrement incompréhensibles », ajoute Mme Demmer.
Lors d’une réunion jeudi soir à Berlin sous l’égide de l’Union européenne, les deux pays avaient conclu un accord de principe au sujet du transit du gaz russe pour l’Europe via l’Ukraine, avant l’expiration du contrat le 31 décembre. Moscou et Kiev avaient paraphé le protocole d’accord le lendemain.
Source: Avec AFP