La procureure générale de la Cour Pénale Internationale (CPI) a déclaré le vendredi 20 décembre vouloir ouvrir une enquête approfondie sur des crimes de guerre supposés dans les territoires palestiniens, déclenchant une réaction furieuse d’Israël et des États-Unis.
« Je suis convaincue qu’il y a un fondement raisonnable à poursuivre une enquête sur la situation en Palestine », a dit dans un communiqué la procureure de la CPI Fatou Bensouda.
« En bref, je suis convaincue que des crimes de guerre ont été ou sont en train d’être commis en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, et dans la Bande de Gaza », a-t-elle ajouté, sans spécifier les coupables des crimes allégués.
Elle a dit qu’avant d’ouvrir une enquête approfondie, elle demanderait à la CPI de statuer à propos de sa juridiction territoriale, à cause des «questions juridiques et factuelles uniques et hautement contestées attachées à cette situation ».
« Spécifiquement, j’ai cherché confirmation du fait que le ‘territoire’ sur lequel la Cour peut exercer sa juridiction et que je peux soumettre à investigation, comprend la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et Gaza ».
Elle a incité les juges à statuer sur la juridiction de la Cour « sans retard injustifié ».Une investigation approfondie de la CPI pourrait conduire à engager des poursuites contre des individus. Les États ne peuvent être poursuivis par la CPI.
La procureure a ajouté cependant qu’elle ne demandait aucune autorisation des juges pour ouvrir une enquête, étant donné qu’il y a eu une demande d’instruction de la part des Palestiniens, qui ont rejoint la cour en 2015.
Un examen de 5 années
Justement, es Palestiniens ont salué la démarche de la CPI. La déclaration palestinienne a indiqué :
« La Palestine salue cette étape attendue depuis longtemps pour avancer la procédure vers une investigation, après près de cinq longues et difficiles années d’examen préliminaire », depuis la guerre de 2014 à Gaza, qui a fait 2251 morts du côté palestinien, en majorité des civils, et 74 du côté israélien, pour la plupart des soldats.
Jour sombre
Côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit que cette décision de la CPI à laquelle Israël a refusé de s’enregistrer depuis sa création en 2002, est un « outil politique » contre l’entité sioniste. Fustigeant ce qu’il a appelé « un jour sombre pour la vérité et la justice».
« La décision de la procureure de la CPI a changé la Cour pénale internationale en un outil politique pour délégitimer l’état d’Israël », a-t-il dit.
Même rejet de cette décision attendu de la part de Washington, soutien infaillible à Israël. Par la voix de son chef de la diplomatie Mike Pompeo, il a dit : « Nous nous opposons fermement à cela et à toute autre action qui vise Israël de façon injuste ».
« En prenant cette mesure, la procureure reconnaît expressément qu’il existe des questions légales sérieuses sur l’autorité de la Cour à procéder à une enquête », a-t-il ajouté.
En 2018, le conseiller pour la sécurité nationale de la Maison blanche d’alors, John Bolton, ayant menacé d’arrêter les juges de la CPI s’ils s’en prenaient à Israël ou aux États-Unis.
Ces deux pays ont tous deux refusé de s’enregistrer à la CPI qui a été établie en 2002 en tant que seul tribunal global jugeant les pires crimes du monde, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
Source: Divers