Le président américain Donald Trump a prétendu, vendredi 3 janvier, ne pas chercher de « changement de régime » à Téhéran après l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, qu’il a qualifié de « terroriste numéro un » dans le monde.
Selon ses allégations, il a agi pour « arrêter » une guerre, pas pour en commencer une, justifiant le raid contre le convoi de Soleimani, sous prétexte qu’il préparait des attaques « imminentes » contre des diplomates et des militaires américains.
Les USA veulent « la désescalade »
De son côté, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a déclaré vendredi que les Etats-Unis souhaitaient la « désescalade » après l’assassinat du général Soleimani.
Le secrétaire d’Etat a passé la journée à appeler les dirigeants du monde, en rappelant, à chaque fois, « l’engagement » des Etats-Unis à une « désescalade ».
Mike Pompeo s’est notamment entretenu avec ses homologues français, chinois, russe, britannique et allemand, ainsi qu’avec le président afghan Ashraf Ghani et irakien Barham Saleh.
Il a également remercié le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pour le soutien « inébranlable et sa reconnaissance de menaces agressives et permanentes posées par la force iranienne Al-Qods » des Gardiens de la Révolution.
Pompeo reproche aux Européens de ne pas avoir été « utiles »
Pompeo a en outre reproché aux Européens de ne pas avoir été « aussi utiles » qu’ils auraient dû l’être dans l’affaire du général iranien Qassem Soleimani.
Dans une interview vendredi à la chaîne de télévision Fox News, M. Pompeo a expliqué avoir été en contact téléphonique avec des dirigeants du monde entier pour évoquer avec eux cette attaque qui a provoqué la fureur des Iraniens.
« J’ai parlé à nos partenaires dans la région pour leur expliquer ce que nous faisions, pourquoi nous le faisions, et pour leur demander leur assistance. Tous ont été fantastiques », a-t-il dit.
« Mais mes discussions avec nos partenaires dans d’autres endroits n’ont pas été aussi bonnes. Franchement, les Européens n’ont pas été aussi utiles que j’aurais espéré qu’ils le soient », a-t-il ajouté.
Selon lui, « les Britanniques, les Français, les Allemands, tous doivent comprendre que ce que nous avons fait, ce que les Américains ont fait, a permis également de sauver des vies en Europe ».
Le département d’Etat américain a par ailleurs annoncé désigner l’Assaïb Ahl al-Haq, ou « La ligue des vertueux », comme organisation terroriste. Il s’agit d’une des plus importantes factions du Hachd al-Chaabi, qui regroupe des paramilitaires sous la tutelle de l’Etat irakien.
Le général iranien et le numéro deux du Hachd, Abou Mahdi al-Mohandess ont été assassinés tôt vendredi sur une route d’accès à l’aéroport international de Bagdad. Le Pentagone a annoncé que le président américain Donald Trump avait lui-même donné l’ordre de les « tuer ». L’Iran a immédiatement promis de « venger » leur mort.
3.000 à 3.500 soldats de plus au Moyen-Orient
Depuis ce raid, les Etats-Unis ont créé un consensus rare en Irak.
Il faut désormais, a exhorté Hadi al-Ameri, désigné numéro deux du Hachd à la place du martyr Abou Mehdi al-Mohandess, « serrer les rangs pour bouter les troupes étrangères » hors d’Irak.
Les députés doivent se réunir dimanche et dénonceront l’accord irako-américain qui encadre la présence de 5.200 soldats américains sur le sol irakien.
Et ce, au moment même où Washington annonce déployer 3.000 à 3.500 soldats supplémentaires au Koweït, voisin de l’Irak, en prévention selon un haut responsable du Pentagone, en plus de 750 autres déjà envoyés cette semaine.
Source: Avec AFP