Selon la revue économique al-Iqtisadya, l’Arabie saoudite a collecté la somme de 380 milliards de riyals (101,3 milliards $) pour pouvoir couvrir son déficit budgétaire prévu pour cette année », a rapporté l’agence d’informations iranienne Farsnews.
En 2016 , le gouvernement saoudien a puisé dans ses réserves publiques et a dû effectuer des emprunts massifs afin de couvrir son déficit budgétaire.
Au niveau de ses réserves, il a retiré environ 180 milliards de riyals cette année, leur infligeant une diminution de 28%.
Au niveau de ses emprunts, le gouvernement saoudien a empruté 200 milliards de riyals , ce qui contribuera à financer 53% de son déficit budgétaire.
Ses emprunts se sont répartis entre des prêts locaux, des obligations étrangères, des prêts étrangers. Sachant que la dette intérieure s’est élevée à 97 milliards de riyals (25,9 milliards de dollars), soit 26% du financement total du déficit.
Le gouvernement saoudien a eu recours à l’émission d’obligations internationales libellées en dollars pour environ 65,6 milliards de riyals (17,5 milliards de dollars), soit 17% du financement du déficit, ainsi que les emprunts du gouvernement à 37,5 milliards de riyals (10 milliards de dollars) de l’étranger, ce qui représente 10% du financement de son déficit.
Le gouvernement avait prévu un déficit de 326 milliards de riyals pour cette année, un déficit considéré comme le plus lourd dans l’histoire des déficits budgétaires .
Et le budget de 2017?
Cela dit, l’Arabie saoudite a annoncé un budget 2017 en déficit de 52,8 milliards de dollars. Il s’agit du premier depuis l’annonce d’un ambitieux programme de réformes visant à élargir la place du secteur privé et rationaliser les dépenses publiques face à la chute des prix du pétrole, a rapporté l’AFP.
« Des mesures difficiles », dont de nouvelles réductions de subventions, sont attendues l’an prochain, le royaume cherchant à équilibrer son budget d’ici l’an 2020, a rapporté le quotidien Arab News.
Le royaume, premier exportateur mondial de brut, a suspendu des projets d’infrastructure, réduit les salaires des ministres et gelé les salaires des fonctionnaires après le déficit record de 97 milliards de dollars (92,8 milliards d’euros) en 2015.
Ce déficit, qui représentait 15% du PIB saoudien, était l’un des plus importants dans un pays émergent, selon des analystes.
En 2017, le gouvernement devrait réduire les subventions sur les services publics pour la deuxième année consécutive, selon des sources citées par Arab News.
Les prix des produits pétroliers dans le royaume devraient encore augmenter, selon l’agence Bloomberg News.
Le gouvernement avait déjà dû appliquer cette année des réductions sans précédent des subventions sur les carburants et les services dans un pays longtemps habitué à des prix à la pompe parmi les moins chers au monde.
Au bout d’une année d’austérité, les commerces sont confrontés à une chute de leurs ventes et les consommateurs à un pouvoir d’achat en baisse.
« Compte tenu de l’opacité des annonces politiques, le (nouveau) budget donnera aux investisseurs l’occasion de mesurer l’engagement du gouvernement à l’austérité budgétaire », estime la société de conseils britannique Capital Economics dans une étude. « Le gouvernement a fait des progrès significatifs en matière d’austérité ces deux dernières années ».
La politique d’austérité à été dictée par l’effondrement des recettes pétrolières consécutif à la chute des cours du brut, qui ont reculé d’environ 50% depuis la mi-2014.
Cette situation a conduit le royaume saoudien à chercher à réformer et à diversifier son économie, trop dépendante du pétrole, en annonçant en avril son ambitieux programme « Vision 2030 » au centre duquel figurent une privatisation de 5% du géant pétrolier public Aramco et la mise en place d’un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars.
Le gouvernement entend aussi réduire à l’horizon 2020 la part des salaires des fonctionnaires dans le budget de l’Etat de 45% à 40%, pour passer de 480 à 456 milliards de riyals (122,4 à 116,3 milliards d’euros.
Il table aussi sur des économies de 200 milliards de riyals (51 milliards d’euros) en cinq ans grâce à des réductions des subventions sur l’eau et l’électricité.
Source: Divers