Manifestement, les Etats-Unis ont élaboré un plan B en Irak, pour rester dans ce pays: redéployer leurs forces dans les zones à majorité sunnite, au nord et à l’ouest.
C’est un religieux sunnite irakien, cheikh Khaled Al-Malla qui a révélé cette manœuvre sournoise, le lundi 13 janvier. Mettant en garde contre la création d’une province sunnite.
« Sunnites de l’Irak, ne vous laisser pas entrainer derrière les appels à créer une province sunnite, cela vous amènerait à vous condamner vous-mêmes», a-t-il tweeté estimant que « les seuls bénéficiaires de cette province ne seraient que les extrémistes et les pilleurs ».
Selon le site d’information irakien al-Wefac, ce tweet intervient à l’issue d’informations de médias selon lesquels des dirigeants sunnites se sont concertés à Dubaï sur la question de séparation et de formation d’une province sunnite.
Or cette affaire ne saurait être séparée du contentieux actuel en Irak : le parlement et le gouvernement ayant réclamé le retrait des forces américaines de leur pays.
« Cette concordance entre l’évocation de la question de la province sunnite, et la controverse sur le retrait des forces américaines n’a rien d’un pur hasard», a affirmé l’ex-député de la province de Ninive, Abdel Rahmane al-Lowayzi.
Il a ajouté : « il s’agit d’une manœuvre politique qui vise ces deux affaires. Elle suggère un soutien tacite pour la présence de ces forces au moins dans la province en question ».
Selon lui, cette position s’inscrit dans le prolongement de celle des Kurdes. « Ce qui veut dire qu’il existe un certain front qui soutient cette présence, et les USA peuvent très bien le prendre comme prétexte pour justifier leur présence en Irak en disant que la décision du retrait des forces américaines ne fait pas l’objet d’un consensus ».
Lors du vote qui a eu lieu au sein du parlement irakien, le 5 janvier dernier, pour réclamer le retrait des forces américaines du pays, les députés kurdes étaient absents. Ainsi que certains députés sunnites et chiites. La proposition avait alors été votée à la majorité de 168 voix sur les 329.
Selon le journal libanais al-Akhbar, le chef du parlement irakien Mohamad al-Halbouci faisait partie de ceux qui s’étaient rendus à Dubaï. Ainsi que le chef du parti la Solution, Jamal Al-Karbouli, le député et ex-préfet de la province de Salaheddine, Ahmad al-Jabbouri et autres…
Ils auraient discuté de leurs préparatifs logistiques pour instaurer une province sunnite à tout moment.
Mais Dar al-Fatwa, ou la Maison du décret religieux, qui est la plus haute référence religieuse sunnite en Irak a affiché une fin de non-recevoir à cette manœuvre.
« Les émirs et les chefs de tribus dans la province occidentale et qui représentent l’école sunnite annoncent leur refus catégorique a la présence des forces militaires en Irak, et toute existence de province », estimant qu’il s’agit d’une trahison pour l’Irak .
Source: Divers