Plus d’un million d’Irakiens ont afflué, ce vendredi 24 janvier, vers Bagdad pour demander l’expulsion des troupes américaines d’Irak.
Après l’appel de Moqtada Sadr et des factions du Hachd Chaabi à « une manifestation pacifique d’un million de personnes contre la présence américaine », des checkpoints ont été érigés à Bagdad pour sécuriser la marche.
Dans une lettre adressée aux manifestants, Sayed Sadr a appelé à « la fermeture de toutes les bases militaires américaines en Irak ». Il a également appelé à « l’annulation de tous les accords sécuritaires conclus avec les Etats Unis ». Et d’ajouter : « Nous déployons tous nos efforts pour ne pas plonger le pays dans une nouvelle guerre avec l’occupant », a rapporté AlManar.
Tôt vendredi des milliers de ses fidèles –hommes, femmes et enfants– se sont rassemblés dans le quartier de Jadriyah aux cris de « Dehors, dehors, occupant » ou « Oui à la souveraineté » et en agitant des drapeaux irakiens.
Une scène, avec en toile de fond le message « l’Irak est la terre des prophètes, il n’y a pas de place pour les étrangers », a été installée par les organisateurs.
Pas encore de vrai dialogue, dit Washington
Entre-temps, les discussions avec Bagdad sur l’avenir des troupes américaines, dont le Parlement irakien réclame le départ du pays, n’ont pas encore commencé, a déclaré jeudi un haut responsable américain, estimant que les soldats ne pourraient pas rester indéfiniment sans mener à bien leur « mission antijihadistes ».
Depuis que les Etats-Unis ont assassiné le 3 janvier, dans une frappe menée près de l’aéroport de Bagdad, le puissant général iranien Qassem Soleimani et le numéro du Hachd Abou Mehdi al-Mouhandis, les opérations de la coalition dirigée par Washington « sont à l’arrêt en Irak », a rappelé le coordinateur américain de la coalition, James Jeffrey, cité par l’AFP.
Dans la foulée de l’assassinat de Soleimani, le Parlement irakien a voté une résolution réclamant le départ des troupes américaines et étrangères.
Le Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi a ensuite réclamé au secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo l’envoi d’une délégation pour discuter d’un tel « retrait sécurisé des troupes d’Irak ».
« Il n’y a pas encore eu de vrai dialogue », a toutefois reconnu James Jeffrey, avant de réaffirmer la position américaine: « nous ne pensons pas que nous devrions nous retirer ». « Nous sommes prêts à parler avec le gouvernement irakien de notre relation stratégique globale », a-t-il ajouté.
Les USA dehors
Annonçant l’échec des plans de Washington visant à imposer sa présence en Irak, un membre de la coalition parlementaire al-Fath indique que le rassemblement de ce vendredi contre la présence US constitue un référendum qui mettra fin à l’occupation.
« Les États-Unis échoueront dans leur plan consistant à vouloir se maintenir en Irak, tout comme ils ne sont pas parvenus à empêcher la ratification de leur retrait d’Irak par le Parlement irakien », a affirmé Mohammed al-Baldawi, membre de la coalition al-Fath, cité par le site irakien Al-Malooma le jeudi 23 janvier.
Conjointement, Karim Aliwi, le représentant de la coalition al-Fath, a confirmé lors d’une interview avec Baghdad Al-Youm, le jeudi 23 janvier, le refus du déploiement du système antimissile Patriot sur les bases militaires américaines en Irak, le considérant comme une violation de la souveraineté irakienne.
« Les tentatives des troupes américaines de déployer des systèmes Patriot dans leurs bases ou d’augmenter leurs capacités de combat de quelque manière que ce soit est rejetée, et nous considérons qu’il s’agit d’une violation de la souveraineté de l’Irak », a-t-il martelé.