Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé, le vendredi 31 janvier, certains pays arabes de commettre une « trahison » en restant « silencieux » face au plan « scandaleux » des Etats-Unis censé, selon le président américain Donald Trump, régler le conflit israélo-palestinien.
« Les pays arabes qui soutiennent un tel plan commettent une trahison envers AlQuds, ainsi que leur propre peuple et, plus important, toute l’humanité », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours devant des responsables de son parti, l’AKP, à Ankara.
« L’Arabie saoudite est silencieuse. Quand vas-tu faire entendre ta voix ? Oman, Bahreïn, pareil. Le gouvernement d’Abou Dhabi applaudit. Honte à vous ! Honte à vous ! », a lancé M. Erdogan.
Erdogan avait jugé mercredi que ce plan, qui présente notamment AlQuds occupée comme la « capitale indivisible d’Israël », était « absolument inacceptable ».
Le plan présenté par M. Trump permet également l’annexion par ‘Israël’ de territoires occupés en dépit du droit international. Les dirigeants palestiniens ont immédiatement refusé de négocier sur cette base.
« La Turquie ne reconnaît pas et n’accepte pas ce plan qui anéantit la Palestine et fait main basse sur AlQuds », a déclaré M. Erdogan vendredi, qualifiant de « scandaleuses » les propositions américaines. « AlQuds est notre ligne rouge », a-t-il souligné.
« Abandonner la totalité d’AlQuds aux griffes ensanglantées d’Israël reviendrait à commettre un grand tort envers l’humanité », a ajouté le président turc.
L’importance d’AlQuds pour les musulmans est notamment due à la présence de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam.
« Si nous ne parvenons pas à protéger la mosquée al-Aqsa, demain les mauvais regards se tourneront vers la Kaaba », sanctuaire le plus saint de l’islam situé à La Mecque, en Arabie saoudite, a mis en garde M. Erdogan.
Le chef de l’Etat turc a également exhorté « les chrétiens, qui eux aussi ont des droits sur AlQuds, à protéger » cette ville considérée comme sacrée par les trois grandes religions monothéistes.
La presse turque proche du pouvoir s’en prend régulièrement à certains pays arabes, notamment l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qu’elle accuse de s’être rapprochés d’Israël sur fond d’hostilité commune envers l’Iran.
Les relations de la Turquie avec ces deux pays se sont dégradées après l’assassinat, à Istanbul en 2018, de l’éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi.
En dépit des tensions, M. Erdogan s’en prend rarement frontalement à Ryad.
Source: Avec AFP