En visite officielle à Beyrouth, le chef du législatif iranien Ali Larijani a assuré que son pays est prêt à aider le Liban qui traverse une crise économique gravissime.
« Le Liban traverse une étape délicate. Nous espérons que le nouveau gouvernement, présidé par M. Hassan Diab, sera en mesure de surmonter toutes les difficultés. Nous sommes pleinement disposés à collaborer avec le gouvernement libanais dans tous les domaines», a affirmé le chef du Parlement iranien lors de son point de presse ce lundi 17 février, à l’ambassade d’Iran à Beyrouth.
Il s’agit de la première visite au Liban d’un haut responsable iranien depuis la formation, en janvier, du nouveau cabinet libanais.
« Nous souhaitons au nouveau gouvernement toute la réussite pour consolider la stabilité et la sécurité dans le pays » avait déclaré M. Larijani auparavant, à l’issue de sa rencontre avec le président Michel Aoun, rapporte l’Agence nationale d’information (Ani, officielle)
« Nous sommes prêts à apporter notre aide pour améliorer la situation économique », a-t-il également déclaré.
Le Liban, un pays influent
Lors de son arrivée le dimanche 16 février dans la capitale libanaise, M. Larijani a dit que son pays souhaitait maintenir d’excellentes relations bilatérales avec le Liban.
« Le Liban est un pays influent dans la région et l’Iran tient à ce qu’il soit toujours libre, souverain et indépendant », a-t-il affirmé à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth.
Durant sa visite, M. Larijani a rencontré son homologue libanais Nabih Berri et le Premier ministre Hassan Diab. Il a aussi rencontré le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah, avec qui il a discuté des récentes évolutions politiques, sécuritaires et économiques, selon al-Manar.
Crise économique
Ce n’est pas la première fois que Téhéran exprime sa disposition à aider le Liban, mais cette proposition ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique divisée. Une partie de cette classe politique est plus proche de l’Occident et des monarchies du Golfe alors que l’autre adhère aux thèses des pays de l’Axe de la résistance.
Depuis le mois d’octobre dernier, le Liban est confronté à des difficultés économiques qui se sont aggravées avec un mouvement de contestation inédite fustigeant l’ensemble de la classe politique accusée de corruption et d’incompétence.
Le pays croule sous une dette avoisinant les 92 milliards de dollars, soit plus de 150% du PIB. En mars, l’Etat doit rembourser 1,2 milliard de dollars d’eurobonds -des obligations émises en dollars- arrivant à échéance. La livre libanaise a connu une forte dépréciation ces derniers mois face au dollar, même si officiellement le taux de change reste inchangé.
Après sa formation, le gouvernement a demandé une assistance technique du Fonds monétaire international (FMI).
Les Américains veulent contrôler la région
« Nous sommes prêts à coopérer avec le gouvernement dans tous les domaines », a assuré M. Larijani… l’Iran pouvait aider le Liban au niveau de l’électricité et des médicaments… La décision dans ce cadre appartient toujours au peuple libanais », a noté M. Larijani.
Il a également affirmé que toutes les propositions faites par l’Iran au Liban sont toujours à l’ordre du jour. « Nous ne cachons pas notre soutien à la résistance, et nous avons discuté aujourd’hui de tous les domaines dans lesquels nous pouvons soutenir le Liban lors des réunions avec les responsables », a-t-il insisté.
En réponse à la question de savoir si un soutien iranien au Liban pourrait fermer la porte au soutien de l’Occident, M. Larijani a répondu : « En tant que pays ami du Liban, nous exprimons notre entière disponibilité à le soutenir dans tous les domaines, mais nous n’engageons personne ».
« Les Américains soutiennent les sionistes afin de contrôler les affaires de la région, a-t-il encore accusé. Sans la présence du Hezbollah au Liban, Israël aurait commis davantage de crimes contre le peuple libanais ».
Sources: ANI, AFP, al-Manar.