Ce qui se passe actuellement dans la province de Ninive s’assimile au repos du combattant, mais la décision de suspendre les opérations militaires est américaine. Le gouvernement irakien, lui, semble incapable de prendre l’initiative pour sauver les batailles du nord des agendas américains.
En effet, les forces irakiennes ont été forcées de suspendre leurs opérations dans les quartiers Est de Mossoul et son entourage. Il serait difficile d’expliquer cet arrêt des combats loin des développements en Syrie, de la passation de pouvoir aux Etats-Unis, et de la classe politique irakienne dont les composantes divergent sur la destination des opérations militaires.
Equations contradictoires
Selon des sources citées par le journal libanais al-Akhbar, deux équations contradictoires résument la situation à Mossoul. La première avance que « les Etats-Unis tergiversent afin de faire pression sur le commandement des opérations conjointes de Qayyara pour reporter la reprise des attaques sous de multiples prétextes ». Parmi ces alibis on cite: « le changement de plans militaires et la réorganisation des rangs des forces armées ».
Quant à la deuxième hypothèse, elle confirme la volonté du Hachd Chaabi de poursuivre les opérations militaires à Mossoul et Tallafar, surtout que Téhéran soutient Bagdad en ce sens, ce qui permettra à l’Irak de profiter des exploits en Syrie après la reprise de la ville d’Alep par l’armée et ses alliés.
Sur ce point, le secrétaire général de la résistance islamique, le mouvement des Noujaba, Akram Kaabi a établi un lien entre les développements en Syrie et en Irak. Il a considéré que « la simultanéité des deux batailles à Alep et Mossoul a imposé une dissuasion face à l’ennemi, ébranlé son moral et a choqué ses parrains ».
Kaabi a appelé à impliquer le Hached Chaabi dans les opérations militaires dans la ville de Mossoul pour trancher la bataille le plus rapidement possible.
Et au moment où les composantes politiques irakiennes concurrencent en faveur de l’une ou de l’autre théorie, certaines forces tentent de combler le vide et se préparent pour l’après-Mossoul, assimilant la situation à l’après-Alep.
Dans les coulisses de Bagdad, d’aucuns estiment que « parallèlement à l’acceptation américaine de la présence russe en Syrie, Moscou et Téhéran doivent accepter la présence américaine en Irak ». Mais une proposition pareille a été rejetée par Téhéran en 2014.
Partant de là, la reprise des opérations militaires attendent l’heure H. L’ordre de reprendre ces opérations sera donné exclusivement par le nouveau président US Donald Trump, affirme une source irakienne éminente.
Daech profite du statu quo
Toutefois, des sources proches du commandement des opérations conjointes estiment que « le positionnement actuel des troupes irakiennes dans les quartiers Est de Mossoul n’est pas bon, ce qui se répercutera sur ces forces tôt ou tard.
Selon ces dernières, un tel déploiement sans combat permettra à Daech de déceler les lacunes des troupes irakiennes, ce qui provoquera une guerre d’usure et un bain de sang qu’on peut éviter en poursuivant l’offensive.
Incapable de prendre position?
Les données sur le terrain montrent que le gouvernement de Haydar Abadi est incapable d’agir ou de prendre la décision de poursuivre les opérations suspendues à Mossoul. Ce qui a provoqué automatiquement le gel des opérations du Hached Chaabi dans la région de Tallafar.
A ce jour, le Hached Chaabi a pu restituer 2618 km² à l’ouest de Mossoul jusqu’aux frontières syriennes, alors que les forces irakiennes en ont repris 2791 km² dans les quartiers de Mossoul et ses alentours.
Sayed Sadr chez Abadi
Dans ce contexte, le dirigeant du courant AsSadr, Sayed Moqtada Sadr, a insisté auprès du Premier ministre irakien sur la nécessité de soutenir l’armée irakienne et de poursuivre la libération de Mossoul.
Au cours d’une visite effectuée chez Abadi, Sayed Sadr a appelé dans un point de presse à poursuivre les réformes politiques et à soutenir la voie de la modération dans le pays.
Traduit du site alAkhbar et Tasnim
Source: Divers