La politique que le président turc Recep Tayyep Erdogan poursuit en Syrie lui cause désormais bien de tracas sur le plan interne, notamment avec les partis de l’opposition turque.
En réaction à la mort récente de 12 soldats turcs dans la province d’Idleb, et au renforcement des positions militaires turques dans cette région, le chef adjoint du CHP nationaliste, Engin Altay n’a pas manqué de faire part de son irritation.
« Il n’était pas nécessaire qu’il en soit ainsi ; ces enfants ne seraient peut-être pas morts », a-t-il déclaré en colère le mercredi.
Selon Asia Times, ces commentaires ont été applaudis par ses collègues du CHP, dont les 139 sièges en font le deuxième parti après l’AKP au pouvoir d’Erdogan, ainsi que par le parti nationaliste IYI qui détient 38 sièges.
Lors de dernières élections, l’AKP d’Erdogan a perdu la majorité au sein du parlement et sa représentation a été ramenée à moins de 50%.
L’opposition reproche aussi à Erdogan de ne pas avoir respecté l’accord de Sotchi qui stipulait qu’il devait dissocier les radicaux des éléments modérés parmi les groupes terroristes dans la province d’Idleb.
« [L’accord] promettait d’éliminer les radicaux de la modeste opposition. Est-ce même possible ?» s’est interrogé Altay devant le Parlement. Et de répondre à sa question rhétorique : « Il n’y a aucun moyen de les distinguer les uns des autres ».
Même avis du président du parti IYI, Ahmet Kamil Erozan, selon lequel la Turquie n’a pas pu mener à bien cette dissociation.
« Elle a promis de dégager et d’ouvrir les autoroutes M4 et M5, mais elle n’a pas pu les ouvrir », a-t-il ajouté, faisant référence aux principales routes commerciales que les forces syriennes s’efforcent d’ouvrir.
Altay a qualifié de « scandale diplomatique » le soutien de la Turquie à l’ancienne filiale d’Al-Qaïda Hayat Tahrir al-Cham, qui contrôle la majeure partie de la province d’Idleb.