Le drone Shahed-149 conçu par la Force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) est considéré comme le drone le plus performant des forces armées iraniennes. De taille et de forme similaires au General Atomics MQ-9 Reaper construit par General Atomics pour l’United States Air Force, le Shahed-149 est destiné à des missions de combat et de reconnaissance.
Pendant longtemps, le Shahed-129 a contribué à assigner à l’Iran une place de plus en plus remarquée en matière de technologie sur la scène internationale. Il a servi à abattre des éléments terroristes aussi bien dans les pays voisins comme l’Irak ou la Syrie. Il est le fruit de plusieurs années de travail des ingénieurs de l’industrie aéronautique et de la force aérospatiale du CGRI. Il y a quelque temps le commandant en chef de la force aérospatiale du CGRI a annoncé la fin du processus de la rétro-ingénierie du RQ-4 US abattu en juin 19 par l’Iran.
Tout récemment, les médias iraniens ont fait état de l’optimisation de Shahed-129 et une nouvelle génération de l’appareil devrait voir le jour, baptisé Shahed-149. Cette rétro-ingénierie y a-t-elle été pour quelque chose?
À la suite des attentats du 11 septembre 2001 et de l’invasion américaine de l’Irak et de l’Afghanistan, des drones de tout type ont commencé à survoler les frontières de l’Iran. Dans ce contexte, le MQ-1 Predator de l’US Air Force est apparu comme le premier drone de combat. Il servit de bon modèle pour un nouvel apprentissage. L’Iran avait déjà développé une série de drones baptisés « Mohajer ». Mais il lui fallait franchir une étape majeure pour prétendre à un rang dans le secteur : celle de concilier les performances de combat et de reconnaissance dans un seul prototype.
La fabrication en série du Shahed-129 est officiellement lancée en septembre 2013. Il a été développé suite à une étude approfondie du modèle WK450, un drone de renseignement militaire de Thales, capable d’effectuer simultanément des missions de renseignement, de surveillance, d’acquisition d’objectifs et de reconnaissance (ISTAR). Shahed-129 a vu le jour, un appareil qui sert à l’observation, au réglage d’artillerie, au renseignement, à l’écoute électronique, à la reconnaissance, à la surveillance et à l’acquisition de cibles, avec une endurance de 17 heures et une charge utile de 150 kg. L’appareil opère en tandem, le premier enregistre les renseignements sur le terrain et le second sert de relais de communication, permettant ainsi de doubler le rayon d’action.
Nouvelle génération de Shahed-129
En outre, la nouvelle génération du drone Shahed-129 est ainsi dotée d’un système de guidage par satellite. La forme arrondie de sa partie supérieure – similaire au Predator américain – le dissocie de son prédécesseur. L’appareil a prouvé sa redoutable efficacité en Syrie et en Irak, ce qui a poussé le CGRI à vouloir concevoir Shahed-149. Le CGRI a décidé d’une optimisation des performances de cet appareil en exploitant le MQ-9 Reaper. Et ce fut dans ce contexte que la chasse du juin 2019 a bien aidé en ce sens.
Une des particularités de Shahed-149 est son turbopropulseur dont l’énergie est fournie par une turbine à gaz et dont la poussée principale est obtenue par la rotation d’une hélice multiple. L’installation d’un système de propulsion change diamétralement les spécifications de vol. Le turbopropulseur, une turbomachine dont le fonctionnement est proche de celui d’un turboréacteur, produit le maximum de poussée en éjectant le maximum de gaz à la vitesse la plus élevée possible, par la tuyère. Avec cette technologie, le drone atteint des vitesses plus élevées, une plus grande capacité de chargement et, bien sûr, gagne en altitude de vol.
Les explications ci-dessus ne sont qu’un prélude aux capacités du Shahed-149 : un drone qui avec son entrée en service, va considérablement modifier les performances de combat des forces armées iraniennes. Le RQ-4 américain a bien livré ses secrets au CGRI et vu le génie de ce dernier, l’appareil réservera bien des surprises à son concepteur.
Source: Press TV