L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé, le mardi 3 mars, que « le stock d’uranium enrichi de l’Iran avait dépassé de cinq fois la limite autorisée par l’accord sur le nucléaire iranien (connu sous le nom du Plan global d’action commun, PGAC) ».
Selon l’agence de presse Fars News, le nouveau rapport de l’AIEA prétend également que l’Iran continue de transgresser les restrictions mentionnées par le PGAC y compris le niveau d’enrichissement et la quantité de l’uranium enrichi.
C’est le deuxième rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique qui soulève des questions sur « la substance nucléaire non déclarée dans trois lieux non déclarés », et son deuxième rapport qui prétend que « l’Iran a privé aux inspecteurs onusiens l’accès à deux sites nucléaires », ajoute la source, cité par le site iranien francophone PressTV.
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a prétendu être préoccupé par le programme nucléaire iranien, demandant aux responsables de Téhéran « des clarifications » sur la découverte de « traces d’uranium anthropogénique » à Téhéran en novembre 2019.
À Paris, où il devait s’entretenir avec le président français Emmanuel Macron, Grossi a prétendu que « l’Iran doit se décider à coopérer de façon plus claire avec l’Agence pour donner les clarifications nécessaires ».
Citant des sources diplomatiques, l’agence de presse Reuters avait écrit auparavant que l’Agence internationale de l’énergie atomique allait mettre en garde l’Iran sur « le refus d’accès aux inspecteurs pour entrer dans une ou plusieurs installations nucléaires ».
De même, le représentant permanent d’Iran à l’AIEA, Kazem Gharibabadi, a fait allusion au nouveau rapport de cette instance sur les vérifications concernant la mise en application de l’accord nucléaire « selon lequel la quantité de l’uranium enrichi de l’Iran jusqu’au 19 février dépassait les 1020 kilos et 900 grammes ».
Se référant au rapport onusien, le diplomate iranien, cité par Fars News, a précisé que « les missions de vérification sur le programme nucléaire du pays étaient toujours en cours depuis le janvier 2016 ».
« Le rapport ajoute que les activités d’enrichissement se poursuivent en Iran pour produire l’UF6 (hexafluorure d’uranium) dans le site nucléaire de Fordo, et que le niveau d’enrichissement est de 4,5 % », a précisé le représentant permanent d’Iran au sein de l’AIEA.
Gharibabadi a aussi affirmé qu’à en croire le rapport de l’Agence, l’Iran avait installé de nouvelles centrifugeuses suivant ses besoins.
« L’Iran continue toujours de mettre, volontairement et de façon provisoire, en application le protocole addition au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), tandis que les vérifications se poursuivent aussi dans le pays sur les [prétendus] éventuels dérives quant à la substance et les activités nucléaires », a-t-il ajouté.
Le nouveau rapport de l’AIEA sur les activités nucléaires de l’Iran a été publié alors que le pays a annoncé le 5 janvier le 5e et dernier pas dans le cadre de la réduction de ses engagements envers le PGAC.
L’annonce de cette mesure s’est effectuée en publiant un communiqué officiel dans lequel le gouvernement iranien annonçait que le pays n’acceptait plus aucune restriction sur le plan opérationnel en matière de capacité d’enrichissement, de niveau d’enrichissement, de quantité de substance enrichie et de recherche et de développement.
L’accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 entre l’Iran et le groupe des 5+1, est menacé depuis que les États-Unis l’ont dénoncé unilatéralement en 2018.
Téhéran, asphyxié par les sanctions US, a riposté en s’affranchissant, depuis mai 2019, de plusieurs de ses engagements.