Les autorités saoudiennes ont arrêté trois membres de la famille royale, ont rapporté vendredi des médias américains, ce qui illustre un renforcement de l’emprise sur le pouvoir par le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Le prince Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud, frère du roi Salmane, ainsi que le neveu du monarque, le prince Mohammed ben Nayef, ont été interpellés à leurs domiciles après avoir été accusés de trahison, rapporte le Wall Street Journal citant des sources anonymes.
Les deux hommes, naguère potentiels candidats au trône, sont accusés d’avoir « fomenté un coup dans le but de renverser le roi et le prince héritier », écrit le journal, cité par l’AFP.
Ils encourent la prison à vie, voire la peine de mort, selon la même source.
Le New York Times a également rapporté ces arrestations, ajoutant que le frère cadet du prince Nayef a lui aussi été appréhendé.
Le régime saoudien n’a pas réagi dans l’immédiat à ces informations.
Il s’agit des plus récentes mesures en date du prince héritier qui renforce son emprise sur le pouvoir par l’emprisonnement de responsables religieux et militants, ainsi que de princes et d’importants hommes d’affaires.
Fils du roi Salmane, le prince héritier a également été confronté à de vives critiques internationales après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dont le corps a été démembré, dans l’enceinte du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en octobre 2018.
Septuagénaire, le prince Ahmed était rentré au royaume depuis Londres après l’éclatement du scandale Khashoggi, une décision qui avait été interprétée par certains comme une volonté de montrer son soutien à la monarchie.
Peu avant son retour en octobre 2018, le prince Ahmed avait lancé, selon une vidéo largement diffusée sur internet, à des protestataires qui scandaient contre l’implication de l’Arabie saoudite dans la guerre contre le Yémen: « Qu’est-ce que la famille à voir avec ça? Certains individus sont responsables (…) le roi et le prince héritier ».
Ce commentaire avait été perçu par certains comme une des rares critiques à l’adresse des plus hauts dirigeants du royaume.
En juin 2017, lorsque le prince Mohammed ben Salmane a été désigné prince héritier, le prince Nayef était ministre de l’Intérieur.