La suggestion de Recep Tayyip Erdogan sur une éventuelle mise en valeur conjointe avec la Russie de champs pétrolifères en Syrie témoignerait du désir d’Ankara de coopérer avec Damas, a estimé au micro de Sputnik Hasan Unal, professeur à la faculté de sciences politiques et de relations internationales de l’université Maltepe.
Dans un entretien accordé à Sputnik, le professeur à la faculté de sciences politiques et de relations internationales de l’université Maltepe, Hasan Unal, a commenté la proposition faite par le Président turc à son homologue russe de mettre conjointement en valeur des champs pétrolifères en Syrie et a évalué à quel point pourrait être réaliste un tel scénario et quels pourraient en être les résultats.
Le politologue turc a particulièrement insisté sur l’importance de cette initiative formulée peu après l’entente enregistrée sur Idlib le 5 mars à Moscou entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.
Vers une coopération directe entre Ankara et Damas?
«Dans l’accord de Moscou sur Idlib, l’accent est mis sur l’importance du retour des Syriens, contraints autrefois de quitter leurs foyers, sur les territoires qu’ils avaient occupés avant les hostilités. C’est un point très important, car sa réalisation n’est possible que par le biais d’une coopération directe entre les autorités turques et syriennes», a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Et d’ajouter que l’idée de M.Erdogan d’utiliser les revenus provenant de l’exploitation de gisements syriens pour reconstruire la Syrie devrait être considérée, compte tenu des clauses de l’entente de Moscou.
«À mon avis, Erdogan a mentionné le rôle de la Turquie dans le rétablissement de la Syrie parce qu’il croit à la fin des hostilités dans ce pays dans un avenir prévisible et au rétablissement de la souveraineté de l’État syrien», a relevé M.Unal.
Contribuer au rétablissement de la Syrie
Il rappelle que la Syrie ne possède pas de grosses réserves de pétrole et que les revenus provenant du brut ne suffiront évidemment pas pour reconstruire le pays.
«Par conséquent, il s’agirait d’une assistance financière tant de la Chine et de la Russie que des pays du Golfe. En effet, les États du Golfe qui ont dépensé autrefois de fortes sommes pour détruire la Syrie peuvent désormais soutenir financièrement le processus de reconstruction de ce pays», a résumé l’universitaire.
Évoquant sa récente rencontre avec Vladimir Poutine, le Président turc a annoncé avoir proposé à son homologue russe d’exploiter en commun des gisements pétrolifères en Syrie, notamment dans les régions de Deir ez-Zor et Qamichli, pour soutenir l’économie syrienne.
Source: Avec Sputnik