Le général de brigade Tahsin al-Khafaji, porte-parole du Commandement des opérations conjointes, a fait part dimanche de la décision de ce Commandement de suspendre sa coopération avec l’armée américaine suite aux frappes aériennes visant les forces militaires irakiennes.
« Attaquer les forces militaires officielles du pays est un acte d’hostilité », ajoute Tahsin al-Khafaji, soulignant que toute coopération avec la coalition américaine serait suspendue jusqu’à la signature d’un nouvel accord.
« Aucune partie n’a encore revendiqué l’attaque contre la base américaine à Tajji », a-t-il réaffirmé.
Selon des sources médiatiques, de nouveaux équipements militaires ont été récemment livrés aux bases américaines via un aéroport militaire près de Bagdad, tandis que les forces américaines déployées dans la base de Tajji se sont séparées des militaires irakiens présents sur le site.
Dans la foulée, Hassan al-Kaabi, chef du bloc parlementaire Badr, a déclaré dimanche qu’au cas où les Américains ne se retireraient pas d’Irak, les Irakiens adopteraient une autre attitude envers eux.
Et d’ajouter : « Les Américains et les forces de la coalition internationale devront respecter la souveraineté d’Irak. Nous ne leur permettrons pas de violer la souveraineté du pays et de verser le sang des Irakiens ».
Hassan al-Kaabi a également évoqué des agissements destinés à expulser les militaires américains d’Irak.
« Le refus de Washington de retirer ses militaires d’Irak les mettra en danger », a-t-il réitéré.
De son côté, le ministère irakien des Affaires étrangères a qualifié d’« acte hostile » et de « violation de la souveraineté d’Irak » les frappes aériennes des États-Unis visant les forces militaires officielles de l’Irak.
Dans le cadre de ce que l’on pourrait appeler « violation systématique de la souveraineté irakienne », l’armée américaine a frappé vendredi 13 mars les positions des forces armées irakiennes dans quatre provinces du pays.
À 1H15 du matin (heure locale), les positions des Hachd al-Chaabi ainsi que celles des unités d’intervention rapide et de la 19e Brigade de l’armée irakienne ont été frappées par les chasseurs américains.
Les avions ont d’abord frappé cinq bases des Hachd al-Chaabi à Jurf al-Nasr (à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad). Lors de trois autres frappes, ils ont attaqué des positions situées dans le district d’al-Saïdaat (province de Babylone).
Les positions de Hachd al-Chaabi à al-Rajabiya et à al-Kheirat, dans la province de Karbala, celles situées à Abou Kamal – à la frontière irako-syrienne- et dans les localités d’al-Massib, d’al-Najaf et d’al-Iskandariya ainsi que leur base militaire à Balad, au sud de Salah ad-Din, ont fait l’objet des frappes. En construction, l’aéroport de Karbala a également été visé et lourdement endommagé. Un ouvrier travaillant dans l’aéroport a été tué.
Selon les médias irakiens, deux policiers ont été tués dans la province de Babylone et sept personnes ont été blessées : trois combattants des Hachd al-Chaabi, deux militaires de l’armée irakienne et deux agents du ministère de l’Intérieur.
Le Pentagone a revendiqué, dans un communiqué, les frappes aériennes visant cinq positions du Hezbollah irakien.
Les États-Unis ont fait état, le mercredi 11 mars, des tirs de 18 roquettes Katioucha contre la base aérienne qu’ils occupent à Tajji au nord de Bagdad. Deux soldats américains et un Britannique ont été tués et plusieurs autres ont été grièvement atteints suite à cette opération imputée par le Pentagon aux forces du Hachd al-Chaabi.
Source: Avec PressTV