Un feuilleton réalisé pour la télévision sur les juifs au Koweït a été accusé de promouvoir la normalisation avec l’entité sioniste et soulevé un tollé dans ce pays.
Intitulé « Oum Haroun », la mère d’Aaron, il devrait être diffusé durant le mois de Ramadan qui débutera la semaine prochaine. Il raconte l’histoire d’une famille juive qui a vécu dans cet émirat.
Les plus réfractaires craignent une «humanisation du criminel », ce qui est d’ailleurs du ressort de ce genre de production dramatique, en vue d’une normalisation culturelle qui puisse se conjuguer aux efforts politiques des pays du Golfe, engagés dans le deal de Donald Trump et de son gendre Jared Kushner.
Leurs doutes sont d’autant plus justifiés que le feuilleton a été coproduit avec les Emirats arabes unis et l’Égypte.
Abu Dhabi, tout en n’ayant pas encore signé d’accord avec Israël est le pays du golfe qui affiche le plus ses activités de normalisation avec Israël et semble même mener le jeu. C’est lui qui a financé le travail et l’a fait exécuter sur son sol.
Alors que le réalisateur de la production télévisée, Mohamad Jamal al-Adel, est originaire d’Egypte, le pays qui a été le premier à conclure cet accord depuis la fin des années 70. Adel est connu pour ses feuilletons qui vont ans le sens des politiques gouvernementales de son pays.
A l’instar d’Oum Haroune, il a réalisé en 2015 un feuilleton « Le quartier des juifs », dans lequel il expose la vie des juifs d’Égypte entre la nakba et la naksa, deux dates fatidiques qui marquent le drame de l’usurpation de la palestine et de l’expulsion de ses autochtones.
Il y expose aussi une déchirure au sein des communautés juives arabes tiraillées entre les pressions du mouvement sioniste qui les incitaient à émigrer en ‘Israël’, et leurs liens avec les sociétés locales musulmane et chrétienne dont elles faisaient partie. Et ce dans un contexte socio-politique explosif engendré par l’implantation de l’entité sioniste et par les problèmes internes. Dans le dénouement du feuilleton égyptien, force est de constater que la conjoncture politique et sécuritaire est rendue responsable de l’impossibilté de la coexistence entre ces communautés.
Le feuilleton koweitien pourrait très bien s’inscrire dans la même thématique. Tout en avançant que les juifs ont toujours fait partie du paysage arabe -ce qui est d’ailleurs tout à fait vrai et devrait en conséquence rendre l’inutilité de l’existence de l’entité sioniste, bien au contraire il justifie cette présence comme une nécessité. L’équation qu’il voudrait faire passer serait donc la suivante: comme les juifs ont toujours fait partie du monde arabe, ‘Israël’ pourrait très bien faire de même.
Source: Divers