Les rumeurs sur l’état de santé ou la disparition, voire la mort de Kim Jong Un émanent tous in fine d’une officine unique: la NED (National Endowment for Democracy) ou en français, la Fondation Nationale pour la Démocratie, fondée en 1983 sous l’administration de Ronald Reagan en plein délire sur la fameuse « Guerre des étoiles » ou l’Initiative de Défense Stratégique (IDS). Cette fondation bipartite est financée par le Département d’Etat US (sous le chapitre consacré au financement de l’USAID), un nombre élevé de multinationales et de banques (Goldman Sachs, Chevron Texaco, Halliburton, BP, Microsoft, Google, Exxon Mobil, ConocoPhilips, Shell, JP Morgan, etc.), de donateurs privés comme George Soros, Condoleeza Rice, George W. Bush, Dick Cheney, Lindsay Graham, Eliott Abrams, John R. Bolton, Richard Pearle, etc. ou encore par le fameux AIPAC (American Israeli Public Affairs Committee), la CIA, la Chambre de Commerce des Etats-Unis et de beaucoup d’autres institutions œuvrant à faire avancer l’agenda belliciste de l’Etat profond US.
Ce n’est pas la première fois que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un disparaît des devants de la scène. Il l’avait déjà fait en 2014 en s’eclipsant totalement durant quarante jours, nourrissant les mêmes rumeurs que ces jours-ci. Ce qui est certain est que des préparatifs « visibles » d’un tir de missile ou de fusée sont en cours à Wonsan et que l’activité aérienne militaire de la Corée du Nord a atteint une cadence fort inhabituelle ces quatre derniers jours. Pour la première fois depuis des décennies, des hélicoptères d’attaque survolent la capitale Pyongyang à très basse altitude tandis que des chasseurs Mig-29 s’aventurent de plus en plus au-delà de l’espace aérien nord-coréen à la recherche d’avions de reconnaissance US.
Il y a 120 heures des bombardiers stratégiques US de type B-1B ont survolé l’espace aérien international à une distance de sécurité suffisante de l’espace aérien de la Corée du Nord. Un peu plus auparavant, la base aérienne US de Guam a procédé dans l’urgence à l’évacuation de l’ensemble des bombardiers stratégiques à long rayon d’action B-52H et B-1B pour parer à un éventuel essai nucléaire nord-coréen sur Guam…
La vision que la plupart des analystes de l’empire ont sur la Corée du Nord est au mieux puérile et réductrice, voire dans le meilleur des cas, caricaturale. Or ce pays est loin des clichés diffusés par la propagande intéressée de l’empire. Un vacuum du pouvoir à Pyongyang n’entraînera aucun basculement géostratégique non seulement parce que Beijing y veille au grain mais parce que l’élite militaire nord-coréenne est encore plus radicalement nationaliste et partisane de l’offensive à outrance que ne l’est Kim Jong Un dont la formation de base est essentiellement helvétique.
En un mot, les initiateurs du Printemps Arabe, du Maidan ukrainien, des troubles à Hong Kong et au Xinjiang, de Daech et d’Al-Qaida, d’innombrables fraudes et manipulations électorales en Europe occidentales et orientales, de troubles en Iran et au Venezuela, de guerres de cocaïne et d’opium, se trompent encore une fois en fondant leurs minces espoir sur une éventuelle implosion de la Corée du Nord.
Sur le terrain, un missile sur rampe mobile d’un genre nouveau est arrivé à Wonsan et un essai balistique associé à une parade militaire semblent imminents. Un petit test nucléaire et les distillateurs de rumeurs se transformeront sur le champ en hurleuses professionnelles prebendées pour ce travail des anciennes funérailles grecques. Autant dire qu’ils vont nous casser les oreilles avec leurs jérémiades habituelles.
Source: Strategika51