Face aux déclarations des dirigeants israéliens de vouloir annexer des territoires en Cisjordanie occupée, une action a été initiée par plusieurs pays européens au Conseil de sécurité de l’ONU, appelant ‘Israël’ à renoncer à l’annexion de la Cisjordanie.
“Nous ne reconnaîtrons aucun changement des frontières de 1967 sans un accord entre Israël et la Palestine” précise le texte du communiqué conjoint publié par la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Estonie et la Pologne, qui appellent Israël à renoncer aux démarches unilatérales et à l’annexion de la Cisjordanie.
Les cinq pays européens se sont dits prêts à soutenir la reprise des négociations pour une solution juste et permanente au conflit israélo-palestinien.
Le jour même, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a annoncé que son pays et d’autres pays européens évoquent une riposte, assurant vouloir relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens.
« Nous sommes en train de travailler avec l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, plus quelques États membres, le Luxembourg, l’Irlande […] pour aboutir à une action commune », a-t-il déclaré lors d’une audition devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Il a évoqué des mesures de « riposte » si l’annexion venait à se concrétiser. « Nous travaillons ensemble pour une action commune de prévention et éventuellement de riposte si d’aventure cette décision était prise », a-t-il souligné sans plus de précisions.
M. Le Drian a aussi indiqué vouloir faire revenir « tout le monde à la table des négociations », précisant qu’il s’entretiendrait « dans quelques jours » avec son nouvel homologue israélien.
« Nous allons agir en ce sens de manière discrète avec les uns et les autres et de manière plus publique, si l’opportunité nous en est donnée dans les jours qui viennent », a-t-il dit.
L’entité sioniste s’est doté dimanche d’un gouvernement d’union, qui consacre un partage du pouvoir entre le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu et la formation centriste « Bleu Blanc » de l’ex-chef de l’armée Benny Gantz, et leurs alliés respectifs.
En vertu de l’accord Netanyahu/Gantz, le gouvernement doit présenter, à partir du 1er juillet, sa stratégie pour traduire dans les faits le plan Trump. Ce dernier prévoit l’annexion de la vallée du Jourdain (30 % de la Cisjordanie) et des plus de 130 colonies.
« Cela constituerait pour nous une violation grave » du droit international et « mettrait en cause de manière irréversible la solution des deux États et la recherche d’une paix durable », a souligné le ministre.
La France est aussi en « contact avec les États arabes, en particulier la Jordanie, l’Égypte, signataires des accords de paix avec Israël pour qu’ils passent eux-mêmes des messages à haut niveau au gouvernement israélien », ainsi qu’avec les autorités palestiniennes, a précisé Jean-Yves Le Drian.
Selon le site web israelien Times of Israël, le gouvernement français a averti mardi soir Tel-Aviv que le plan du nouveau cabinet pour l’annexion des parties de la Cisjordanie pourrait sérieusement porter atteinte aux relations d’Israël avec l’Union européenne.
« Paris réaffirme à une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien. Pour ce faire, on appelle les responsables israéliens à s’abstenir de toute action unilatérale ne visant qu’à l’annexion de tout ou une partie des terres palestiniennes », a déclaré le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
Sources: AFP, France24, Times of Israël
Source: Divers