Le chef du réseau terroriste Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a accusé jeudi son rival à la tête du groupe takfiro-wahhabite Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi, de mentir sur la réalité de la lutte takfiriste que mène le réseau fondé par le défunt Oussama Ben Laden.
Dans un message audio cité et traduit en anglais par le centre américain de surveillance des sites takfiristes (SITE), l’Egyptien Ayman al-Zawahiri renouvelle également ses appels à attaquer « en priorité » les Etats-Unis et leurs alliés.
Le chef d’Al-Qaïda s’en prend d’abord à la « campagne de déformation des faits, de peur et d’intimidation (…) à laquelle a malheureusement participé Ibrahim al-Badri (Abou Bakr al-Baghdadi) ».
« Il a proféré des mensonges sur nous, prétendant que nous ne dénonçons pas la tyrannie (…) que nous louons (l’ancien président égyptien déchu) Mohamed Morsi (…) et que j’aurais appelé les Chrétiens à être nos partenaires », proteste Ayman al-Zawahiri, selon la transcription de son message en arabe.
Le chef d’Al-Qaïda, qui a succédé à Oussama Ben Laden après qu’il eut été tué par un commando américain au Pakistan en mai 2011, conteste aussi des allégations qu’auraient portées Abou Bakr al-Baghdadi accusant Al-Qaïda de ne pas combattre les musulmans chiites.
« Dans l’un de mes discours (…) j’ai donné l’ordre par écrit d’attaquer les forces militaires, de police et de sécurité irakiennes, qui sont pour la plupart chiites, ainsi que des miliciens chiites », argumente Ayman al-Zawahiri.
Les deux organisations considérées comme « terroristes », Daesh et Al-Qaïda, sont des groupes rivaux aux tactiques et aux stratégies takfiristes différentes, notamment dans les attaques menées en Syrie, en Irak ou au Yémen.
Longtemps numéro deux, Ayman al-Zawahiri a été propulsé à la tête d’Al-Qaïda en 2011. L’une des dernières apparitions en public de Zawahiri remonte à juillet 2015. Des experts estiment qu’il vit reclus dans la zone frontalière entre le Pakistan et l’Afghanistan. L’étendue de son influence sur Al-Qaïda est difficile à évaluer.
Avec AFP