Les 14 membres des brigades du Hezbollah irakien arrêtés pour des tirs de roquettes sur des Américains ont été libérés, lundi 29 juin, a indiqué à l’AFP un porte-parole de ce groupe de résistance qui menace désormais de poursuivre en justice le Premier ministre.
L’arrestation de ces combattants lors d’un coup de filet du contre-terrorisme la semaine dernière est un test pour le gouvernement de Mostafa al-Kazimi.
Depuis ce raid, les brigades du Hezbollah ont multiplié les menaces, s’en prenant en particulier à M. Kazimi qu’elles accusent déjà depuis des mois d’être « complice » de l’assassinat en janvier par Washington du général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien à l’aéroport de Bagdad.
Lundi, elles ont accueilli en grande pompe leurs 14 hommes dans des QG du groupe, selon des images diffusées massivement sur les réseaux sociaux.
Tous venaient de passer devant « un juge du Hachd al-Chaabi », une coalition désormais intégrée aux troupes irakiennes dont les brigades du Hezbollah font partie, a expliqué à l’AFP Jaafar Husseini, porte-parole des brigades du Hezbollah.
Ce dernier « a décidé de les libérer car il a estimé ne pas avoir de preuves suffisantes », a-t-il ajouté, dénonçant des « accusations fallacieuses », alors que les autorités avaient affirmé avoir pris les 14 hommes sur le fait, en possession de plusieurs rampes de lancement de roquettes.
Une source au sein de la sûreté du Hachd, sa plus haute instance sécuritaire, a confirmé à l’AFP la tenue de cette audience et les conclusions du juge.
Désormais, a ajouté M. Husseini, les brigades vont « déposer plainte contre le Premier ministre ». Pour « enlèvement » de leurs hommes, selon Abou Ali al-Askary, un autre porte-parole du groupe cité dans un communiqué.
Lundi, dans une démonstration de force, des membres de cette faction ont brûlé des drapeaux américains et israéliens, tout en piétinant des photos de M. Kazimi.
« Le Premier ministre a décidé de cette opération et l’a chapeautée lui-même, peut-être avec l’aide des Américains », a encore assuré M. Husseini, alors que les forces irakiennes ont affirmé depuis le début avoir agi seules.
« Il voulait envoyer le message qu’il s’en prendrait à toutes les factions qui refusent la présence américaine et dire aux Américains qu’il pouvait les protéger », a-t-il poursuivi.
Source: Avec AFP