Assurer la défense du Liban est le dernier des soucis des Etats-Unis et l’intérêt qu’ils portent à son armée est loin d’être un acte de générosité. C’est surtout pour tout le contraire qu’il s’appliquent. Leur quête se veut que le pays du cèdre reste faible, surtout face à Israël. Aussi paradoxal que cela pourrait paraitre, c’est en voulant armer ses forces armées qu’ils procèdent. Ou plutôt en l’empêchant de s’armer!
Justement, depuis que Washington a lancé sont projet d’aide à l’armée libanaise, dans le sillage des évènements du camp palestinien Nahr al-Bared, au nord du Liban en 2007, au nom de « la lutte contre le terrorism, eelle lui interdit d’obtenir des chars Abrahms ou des avions F-18 ou F-16 ou F14. Ni mêmes des hélicoptères Apaches ou Cobra, ou encore des missiles intelligents Cruz Tomahawks.
De plus, fait remarquer une étude réalisée par U-Feed, le centre d’études affilié à l’Union islamique de l’information, il y a une grande différence entre les chiffres livrés par les Américains sur le montant de l’aide qu’ils ont procurée à l’armée libanaise et les chiffres réels.
Alors que l’ambassadrice américaine prétend que sur la période s’étalant entre 2006 et 2016, ce montant a atteint les 1 milliard et 200 millions de dollars américains, le centre U-Feed assure à la foi de sources fiables qu’il n’a pas dépassé les 10 millions de dollars.
Les forces armées libanaises n’ont reçu que des armes légères et des équipements modestes et symboliques. Mêmes les sessions de formation qui lui ont été administrées n’ont rien ajouté à la performance de ses troupes. La plupart des bombes obtenues par l’armée libanaises avaient leur date expirée. Il en est de même pour les bombes lacrymogènes qui ont été utilisées pour circonscrire les émeutes qui ont éclaté ces derniers temps, assurent ces sources.
Il semble plus que tout autre qu’il importe aux Américains d’assurer leur mainmise sur l’institution militaire libanaise.
En s’accaparant son armement et sa formation, les Américains œuvrent de concert pour écarter les autres sources d’armements. Surtout celles en provenance de la Russie, de la Chine ou de l’Iran, leurs trois bêtes noires. Il en résulte que la défense libanaise devient entièrement tributaire de bon vouloir américain.
Des lors, elle se doit de se plier à leurs ordres. « Lorsqu’ils lui ordonnent de frapper la résistance, de jouer le rôle de garde-frontières, avec la Palestine occupée (Israël) ou la Syrie, voire de faire déclencher une guerre civile », appréhende l’étude de U-Feed. Tout en rassurant que jusqu’à présent, ces tentatives, surtout durant la présidence de Michel Soleimane, se sont soldées par un échec. Et l’animosité à Israël demeure son credo.
Or, depuis la chute du gouvernement de Saad Hariri et l’avènement de celui de Hassane Diab, Washington s’est remise à exacerber ses pressions.
Elle a suspendu son aide à l’armée, sous prétexte de soutien au mouvement de protestation qui a éclaté le 17 octobre 2019. En réalité, elle fait pression sur cette armée pour la pousser à affronter le Hezbollah.
Récemment, le dossier de cette aide a été présenté devant le Sénat américain dans le cadre d’un projet de loi intitulé « Countering Hizballah in Lebanons Military Act ». Il propose de realiser un rapport sur la nature de la relation entre l’armée libanaise et le Hezbollah. Mettant l’accent sur les officiers et les éléments proches de lui. Si l’influence du Hezbollah au sein de l’armée n’a pu être circoncise, 20% de l’aide sera réduite, insiste ce projet selon U-Feed.
Or le renoncement à l’armée libanaise n’est pas sans risques pour les Américains.
« L’affaiblissement de l’armée libanaise est une invitation au Hezbollah, à l’Iran et à la Russie d’approfondir leur influence au sein de la société libanaise», a mis en garde Ned Price qui a été un haut responsable de la Sécurité nationale au sein de l’administration Obama.
Nombreux sont ceux qui sont du même avis, dont l’ex-ambassadeur américain au Liban Jeffrey Feltman. Ils mettent en garde contre le fait de laisser le champ libre de l’armée libanaise aux acteurs rivaux des USA, internationaux et régionaux.
Cette loi de la substitution est certes la hantise de la super puissance. Elle est surtout son talon d’Achille. Et pas seulement sur le plan militaire. le Hezbollah en est plein conscient!