Nouvel épisode du bras de fer entre Pékin et Washington sur fond de guerre commerciale que livrent les Etats-Unis à la Chine, devenue deuxième puisance économique mondiale: la Chine a pris ce lundi 13 juillet des mesures de rétorsion contre trois parlementaires américains et un haut responsable du département d’Etat en réponse aux sanctions de Washington concernant le Xinjiang, a rapporté l’AFP.
Les Etats-Unis ont annoncé le jeudi 9 juillet qu’ils refuseraient des visas à trois hauts responsables chinois accusés d’avoir orchestré la répression contre des musulmans ouïghours dans cette vaste région du nord-ouest chinois.
En réaction, Pékin a décidé de sanctionner trois parlementaires républicains parmi les plus critiques du régime chinois, a annoncé devant la presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying.
Il s’agit des sénateurs Marco Rubio et Ted Cruz, ancien candidat aux primaires présidentielles, et du représentant Chris Smith.
En outre, le responsable du département d’Etat chargé de la liberté religieuse, Sam Brownback, qui a le titre d’ambassadeur, est sanctionné par Pékin, a précisé Mme Hua. La porte-parole n’a pas spécifié explicitement en quoi consistaient ces sanctions.
Le ministère des Affaires étrangères avait toutefois évoqué la semaine dernière des « mesures de réciprocité », laissant entendre que Pékin refusera désormais toute demande éventuelle de visa émanant des quatre responsables américains cités.
« Nous appelons les Etats-Unis à retirer immédiatement leur mauvaise décision et à cesser toute parole et action qui constitue une ingérence dans les affaires de la Chine et nuit aux intérêts chinois », a déclaré Hua Chunying.
La question des chinois musulmans ouïghours fait partie des dossiers utilisés par Washington pour faire pression sur Pékin contre qui il mène une guerre commerciale sans merci.
Il l’accuse de faire interner jusqu’à un million d’entre eux dans des camps du Xinjiang au nom de la lutte antiterroriste. La Chine dément ce chiffre et affirme que ces personnes sont emmenées dans des centres de formation professionnelle, destinés à les aider à trouver un emploi afin de les éloigner de la tentation de l’extrémisme.
L’administration américaine harcèle aussi la Chine sur les dossiers du mouvement de contestation à Hong Kong, sur celui des îles chinoises en mer de Chine méridionale dont elle conteste la légitimité au motif de préserver la liberté de navigation pour les autres Etats de cette région de l’océan pacifique.
Selon certains observateurs, le récent accrochage de l’Inde avec la Chine serait aussi sur instigation américaine. Sans oublier la campagne menée par les Américains pour dissuader les Etats du monde d’utiliser le réseau de téléphonie chinois 5G Huawei.
Source: Divers