Le second vice-président afghan Mohammad Mohaqeq a dénoncé samedi les « salafistes » (wahhabites, ndlr) et la milice Daesh (Etat islamique) les accusant de vouloir semer « les divisions et la violence ethnique », après l’assassinat de huit mineurs hazaras chiites dans le nord du pays.
Huit mineurs (et non neuf comme indiqué initialement) ont été tués et quatre blessés vendredi alors qu’ils revenaient de la mine de charbon où ils travaillaient « depuis dix ans » dans la province de Baghlan (nord), a précisé le vice-président devant la presse.
« Ils sont les martyrs de Daech et les talibans ont démenti toute implication » a-t-il insisté dénonçant « les salafistes qui veulent inciter et répandre la division et les violences ethniques en Afghanistan », pays majoritairement sunnite.
« Ces groupes salafistes ont semé la désolation et le chaos dans tous les pays musulmans comme la Libye, le Yémen, l’Irak, ou la Syrie et ils s’étendent maintenant à l’Afghanistan (…) pour semer la peur dans la population » a-t-il insisté.
La tuerie n’a pas été revendiquée mais dès vendredi le gouverneur local avait accusé l’EI d’en être l’auteur.
De leur côté les talibans ont dénoncé le massacre dans un communiqué, accusant « les milices du gouvernement de Kaboul ».
« Nous rejetons toute implication dans cet incident » a indiqué leur porte-parole Zabihullah Mujahid. « Selon nos informations et des témoins, ces gens ont été tués par des milices du gouvernement de Kaboul ».
La présence de Daech n’avait pas été signalée dans la région de Baghlan jusqu’à présent. Jusqu’il y a peu, l’EI était jugé présent dans la seule province du Nangarhar, dans l’est, où l’armée afghane et les forces américaines sous mandat de l’Otan ont multiplié les opérations depuis l’été 2016.
Mais le responsable de la lutte anti-terroriste au ministère de l’Intérieur, Najeebullah Mani, a estimé cette semaine qu’ils « sont désormais présents dans au moins onze provinces » sur 34.
Source: Avec AFP