Les députés égyptiens ont approuvé, le lundi 20 juillet, une possible intervention armée en Libye si les forces du gouvernement de Tripoli, soutenues par la Turquie, continuent leur avancée vers l’est, a indiqué le Parlement.
La Chambre a approuvé à l’unanimité l’envoi « d’éléments de l’armée égyptienne dans des missions de combat hors des frontières de l’Etat égyptien, pour défendre la sécurité nationale égyptienne », selon un communiqué du Parlement.
Si le Parlement ne cite pas le nom de la « Libye » dans son communiqué, les débats eux portaient bien sur ce pays voisin.
Le vote, qui s’est tenu à huis clos, intervient quelques jours après que le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi eut déclaré que l’Egypte ne resterait pas « inerte » dans le conflit libyen face à une « menace directe » sur sa sécurité nationale.
La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, est déchirée par une lutte d’influence entre deux pouvoirs rivaux : le Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU et basé à Tripoli et le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l’Est et une partie du Sud. Le premier est soutenu par la Turquie, qui a des militaires sur place, et le second par l’Egypte voisine, les Emirats arabes unis et la Russie et autres pays occidentaux.
Lundi après-midi, Abdel Fattah Al-Sissi s’est également entretenu avec le président américain Donald Trump, au sujet de la crise libyenne, selon le porte-parole de la présidence égyptienne.
Aux antipodes sur la question libyenne, l’Egypte et la Turquie entretiennent des relations tendues depuis la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie musulmane.
L’Egypte avait déjà averti en juin que toute avancée des forces du GNA vers l’Est pourrait déclencher une intervention militaire égyptienne.
Tripoli, qui a porté ses efforts en direction de la ville stratégique de Syrte sous contrôle du maréchal Haftar, a qualifié la position égyptienne de « déclaration de guerre ».
Or, le Caire considère Syrte, qui ouvre l’accès aux gisements pétroliers libyens, comme une « ligne rouge ».
La semaine dernière, le Parlement basé dans l’est de la Libye qui appuie Khalifa Haftar a dit être d’accord pour une intervention de l’armée égyptienne en cas de menace pour la sécurité des deux pays.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos et des conflits aux multiples fronts, complexifiés par la présence accrue d’acteurs internationaux.
Source: Avec AFP