Au lendemain de l’annonce de l’accord de paix entre les Emirats arabes unis et ‘Israël’, les Palestiniens se sont rassemblées vendredi à Gaza, en Cisjordanie, à AlKhalil et à AlQuds occupée pour protester contre la trahison des Emirats. Les protestataires ont piétiné et brulé les photos de Trump, du prince héritier émirati Mohammad ben Zayed et du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Je n’aurais jamais pensé que ce coup de poignard dans le dos proviendrait d’un pays arabe. Vous avez détruit, avec ce geste, toute possibilité de paix entre Palestiniens et Israéliens », a pour sa part déclaré vendredi 14 aout Saeb Erekat, haut responsable palestinien.
A l’approche des présidentielles aux Etats Unis, le président Donald Trump a présenté l’accord négocié par son pays comme une « réalisation diplomatique majeure » et a déclaré qu’il s’attendait à ce que davantage de pays arabes et musulmans emboîtent le pas.
Israël entretenait des liens en catimini avec les Émirats arabes unis et d’autres pays du Golfe pendant plusieurs années sous prétexte d’affronter leur ennemi commun : l’Iran.
Un cadeau de valeur pour Netanyahu et Trump
Cet accord, premier du genre, a fait rapidement la une des médias régionaux et mondiaux d’autant plus que plusieurs médias arabes l’ont fustigé, en estimant qu’il s’agirait du premier pas pour la normalisation des relations entre Israël et toutes les monarchies du golfe Persique.
« Cet accord, dans sa forme ainsi que dans sa teneur, est porteur de nombreux messages, d’autant que le temps où le document a été signé profite largement à Benjamin Netanyahu et à Donald Trump et à leurs intérêts électoraux », indique le quotidien libanais al-Akhbar.
Al-Akhbar continue : « Cet accord est censé construire un terrain propice vers la normalisation des relations entre Israël et les monarchies arabes du golfe Persique pour ainsi contraindre la nation palestinienne à se soumettre à une coexistence forcée avec l’occupation illégale israélienne. »
Et d’ajouter: « le temps que prendra la mise en place de cet accord devrait aider Netanyahu et Trump à se débarrasser de leurs multiples problèmes qui pèsent sur eux à l’intérieur d’Israël et des États-Unis ».
« En effet, les Émirats arabes unis ont rendu un grand service au régime israélien, surtout à son parti d’extrême droite, en remplaçant l’option de “la terre contre la paix” par “la paix contre la paix”. Cette deuxième option était exactement ce dont les Israéliens avaient besoin pour sortir de la crise. La preuve : Netanyahu s’est vanté, hier, lors de son point de presse, d’avoir atteint une équation basée sur “la paix contre la paix”. Cet accord apporte à Israël l’occasion d’obtenir un “accord de paix” sans avoir à s’engager à rendre une partie de la terre palestinienne prise et occupée illégalement. Il ne faut pas oublier que Netanyahu a toujours eu un œil cupide sur la Cisjordanie. »
Le quotidien libanais s’est ensuite référé aux déclarations de Mohammed ben Zayed, prince héritier d’Abou Dhabi, qui a dit : « En échange de la conclusion de cet accord, le plan de l’annexion de la Cisjordanie sera annulé. »
« Mohammed ben Zayed a prétendu avoir accepté cet accord dans le seul but d’assurer les intérêts des Palestiniens alors que Netanyahu a explicitement dit que le plan de l’annexion de la Cisjordanie avait été seulement reporté », indique al-Akhbar.
Et d’ajouter : « Netanyahu voulait d’abord redorer son blason en annexant la Cisjordanie pour ainsi pouvoir résister aux pressions judiciaire, populaire et politique, mais le cadeau que lui a offert Abou Dhabi est encore meilleur car Israël n’est plus obligé de faire une concession quelconque au peuple palestinien. »
Selon al-Akhbar, « l’accord a été scellé après la frustration qu’ont éprouvée les monarchies arabes du golfe Persique pour neutraliser l’axe de la Résistance, dont font partis l’Iran, l’Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine ».
« Maintenant, les Israéliens et les Arabes ont révélé leurs liens et se sont mis ouvertement dans le même camp », souligne l’article.
Al-Akhbar, en parlant du président américain, explique qu’il avait besoin de cet accord afin de se redonner de redorer son image, à l’approche des élections présidentielles aux États-Unis.
« Voilà la raison pour laquelle c’est Donald Trump qui a annoncé la conclusion de cet accord, en le qualifiant d’un « accord de paix historique » », a conclu le journal libanais.
Sources: al-Arabi + médias israéliens + PressTV