L’émissaire qatari pour la bande de Gaza est entré tard mardi soir dans l’enclave palestinienne avec une aide financière et des propositions pour tenter de calmer le jeu entre le Hamas et ‘Israël’, ont indiqué des proches du dossier à l’AFP.
Selon ces sources proches de Mohammed el-Emadi, émissaire qatari pour Gaza, ce dernier est arrivé avec une aide de 30 millions de dollars pour le territoire palestinien de deux millions d’habitants dont la moitié vivent sous le seuil de pauvreté. Et il devait s’entretenir dans la nuit de mardi à mercredi 26 aout avec la direction locale du Hamas.
L’arrivée de M. El-Emadi intervient alors que le Hamas multiplie depuis le 6 août les lancers de ballons incendiaires et les tirs de roquettes vers les colonies israéliennes, dans une tentative de briser le blocus israélien qui étouffe l’enclave palestinienne.
L’armée d’occupation israélienne menait pour sa part presque chaque nuit des frappes aériennes contre la bande de Gaza.
Les ballons incendiaires ont causé plus de 400 incendies en ‘Israël’ selon une compilation des bilans des services de pompiers. L’entité sioniste a aussi resserré son blocus sur Gaza en fermant le point de passage de marchandises de Kerem Shalom et en stoppant les livraisons de carburant à ce territoire palestinien.
Résultat, la seule centrale électrique de la bande de Gaza a fermé la semaine dernière et l’enclave reçoit moins de quatre heures d’électricité par jour, via Israël, ce qui pourrait avoir des « effets dévastateurs » a prévenu mardi l’ONU, d’autant que les autorités locales craignent une augmentation subite des cas de Covid-19 après la découverte lundi de contaminations dans un camp de réfugiés local.
Selon des sources proches de la délégation qatarie, les Israéliens ont dit à l’émissaire El-Emadi qu’ils étaient disposés à reprendre les livraisons de carburant pour alimenter la centrale électrique de Gaza et à alléger le blocus en échange d’un retour au calme et de la fin des lancers des ballons incendiaires.
Le Hamas et ‘Israël’, qui se sont livré trois guerres (2008, 2012, 2014), étaient parvenus l’an dernier à un accord de trêve, conclu par le biais de l’ONU, de l’Egypte et du Qatar.
L’accord prévoit justement l’octroi d’une aide financière de 30 millions de dollars par mois par le Qatar, mais aussi une série de mesures économiques – comme l’extension d’une zone industrielle à Gaza et l’octroi de permis de travail israéliens à des Gazaouis – afin de réduire la pauvreté et stabiliser ce territoire.
Or selon des sources concordantes, des différends sur la mise en oeuvre de ces mesures économiques sont au coeur des tensions récentes entre ‘Israël’ et le Hamas.
Source: Avec AFP