Mahmoud Ezzat, un dirigeant de la confrérie islamique des Frères musulmans en Egypte, a été arrêté vendredi au Caire après sept ans de cavale, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
« La sécurité nationale a communiqué des informations concernant l’arrestation du responsable en fuite des Frères musulmans, Mahmoud Ezzat, qui occupe les fonctions de guide suprême par intérim de l’organisation internationale terroriste », a précisé le ministère dans un communiqué.
Agé de 76 ans, Ezzat a été condamné notamment pour l’assassinat de militaires et représentants de l’Etat, à commencer par l’ancien procureur général, Hicham Barakat en 2015. Il était recherché depuis 2013.
Le prévenu a été « appréhendé dans un quartier résidentiel dans l’est de la capitale, malgré les rumeurs incessantes, diffusées par des responsables de la confrérie sur sa présence à l’étranger », selon le communiqué du ministère.
Fondée en 1928, la confrérie s’est établie dès le milieu du XXe siècle comme le principal mouvement d’opposition en Egypte, ainsi que dans d’autres pays de la région. Mais les Frères musulmans ont été rayés du paysage politique égyptien en 2013, après le bref mandat de l’un des leurs, Mohamed Morsi.
Premier président élu démocratiquement, après la révolte populaire de 2011, M. Morsi a été destitué par l’armée, alors dirigée par le maréchal Sissi — devenu depuis président –, à la faveur de manifestations de masse contre lui.
Membre de la confrérie depuis les années 1960 et du bureau exécutif depuis 1981, Ezzat est passé par la case prison sous les présidents Jamal Abdel Nasser, Anouar Sadate et Hosni Moubarak. Il est décrit comme un « homme de fer » au sein des Frères musulmans.
Considérée comme une organisation terroriste par Le Caire depuis l’été 2013, la confrérie est aujourd’hui quasi anéantie.
Plus de 900 de ses partisans ont été tués en une seule journée, en août 2013, lors de manifestations dans la capitale. Des milliers de partisans des Frères musulmans ont été emprisonnés, des dizaines exécutés et d’autres ont fui vers des pays plus favorables à leurs idées, comme le Qatar ou la Turquie. M. Morsi lui-même est décédé en plein procès en juin 2019.
Source: AFP