Les choses se sont passées très vite au Liban pour la désignation du nouveau Premier ministre.
Propulsé au-devant de la scène le dimanche, l’ambassadeur du Liban en Allemagne, Moustapha Adib, 48 ans, a été désigné Premier ministre en début d’après-midi de ce lundi 31 août, après avoir obtenu le plus grand nombre de voix lors de consultations parlementaires menées par le chef de l’Etat Michel Aoun.
Un record de vitesse, constatent les observateurs.
Il serait lié à l’arrivée au Liban après quelques heures du président français Emmanuel Macron.
La correspondante d’al-Manar au palais présidentiel a rapporté que ce dernier avait ces dernières heures contacté en personne les représentants des principaux blocs parlementaires pour les presser à former rapidement un « gouvernement de mission ».
Sa nomination est française par excellence, estiment le chroniqueur politique du site d’analyses en ligne Post 180.
Marié à une française, ce titulaire d’un doctorat en Sciences politiques détient la nationalité française. Son beau-père serait proche de l’Élysée. Et c’est en France qu’il passe ses vacances d’été chaque année, avec ses 5 enfants.
Proche de l’ancien Premier ministre et milliardaire Najib Mikati, originaire de Tripoli, il aurait été pressenti par les Français il y a une dizaine de jours. Depuis, il a soufflé dans l’oreille de ses proches qu’il est candidat. Mais à aucun moment, son nom n’a été suggéré durant cette période.
90 députés libanais lui ont accordé leur voix ce lundi. Ceux des blocs suivants : le Futur, de l’ex-Premier ministre Saad Hariri, Fidélité à la résistance du Hezbollah, Développement et de libération du chef du Parlement Nabih Berri, le Liban fort du président de la république Michel Aoun, Rencontre démocratique du chef du PSP Walid Joumblatt, Groupe parlementaire national de Sleiman Frangiyeh, le bloc nationaliste social, la Garantie de la montagne, les députés arméniens, le Milieu indépendant …
En tête et la plupart des réfractaires sont les députés du bloc de la République forte de Samir Geagea. Ils ont donné leur voix à Nawwaf Salam, le candidat des Américains.
A peine nommé, M. Adib se comporte déjà comme un Premier ministre. Après avoir rencontré les chefs de l’exécutif et du législatif au Palais présidentiel, il a déclaré : « le temps actuel est pour le travail et l’action en vue de sauver la patrie, les inquiétudes étant majeures ».
Il a ajouté qu’il choisira une équipe de travail harmonieuse pour effectuer les réformes politiques et placer le pays sur la bonne voie.
Par la suite il s’est rendu vers les quartiers qui ont été sérieusement endommagés par l’explosion du port de Beyrouth qui a tué plus de 190 personnes et blessé plus de 6.000 détruisant plusieurs quartiers.
« Je voulais m’assurer que ma première visite après ma désignation se fera dans cette zone (…) aucun mot ne peut décrire la scène terrifiante; nous espérons que nous allons unir nos forces pour reconstruire ce que l’explosion a détruit», a-t-il affirmé après sa tournée à Gemmayzé et Mar Mikhael.
«La chose la plus importante consiste dans la finalisation des enquêtes pour déterminer les responsabilités», a-t-il ajouté.
Il devrait dans l’après-midi et la soirée rencontre les ex-Premiers ministres. Un protocole coutumier.
Trois démarches précèderont son entrée en fonction : la nomination des membres du cabinet, puis l’élaboration du communiqué ministériel et enfin le vote de confiance du gouvernement.
Des échéances qui nécessitent habituellement de longues semaines de tractations. Sauf si elles suivent le même rythme que celui de sa désignation. Sans oublier le coup de pouce de Macron.
Source: Divers