Le Koweït, qui possède d’importantes réserves d’or noir, se retrouve au bout du rouleau en raison de la chute des prix du pétrole, informe Bloomberg.
Lorsqu’en 2016, le ministre koweïtien des Finances de l’époque, Anas Al-Saleh, avait averti qu’il était temps de se préparer à la vie «après le pétrole», il avait été ridiculisé par la population élevée dans l’idée du flux infini de pétrodollars, rappelle Bloomberg. Or, en 2020, l’un des pays les plus riches du monde «a du mal à joindre les deux bouts» et ce, en raison de la chute des prix de l’or noir.
Dans son article, l’agence de presse constate que cette année, l’exportation du combustible bleu et du pétrole devrait chuter à près de la moitié des maximums atteints en 2014. De plus, le gouvernement a pratiquement épuisé ses actifs liquides, ce qui le rend incapable de couvrir un déficit de budget qui devrait atteindre les 46 milliards de dollars.
Situation aggravée par «une impasse politique»
Au Koweït, la situation est compliquée par une confrontation entre le parlement élu et le gouvernement formé par le Premier ministre, lui-même nommé par l’émir, ce qui donne lieu à une impasse politique, rappelle le média. Les législateurs ont ainsi torpillé les projets du gouvernement de réaffecter les subventions de l’État et bloqué les propositions d’émettre de la dette.
Après la chute historique enregistrée cette année, l’Opep a relancé le prix du brut, mais même 40 dollars le baril sont insuffisants. La pandémie de Covid-19 et la réorientation sur les énergies renouvelables risquent de faire encore baisser le prix de cet hydrocarbure.
Les hydrocarbures continuent à constituer 90% des revenus de ce pays arabe. Quelque 80% des citoyens actifs du pays travaillent pour l’État, ce qui leur garantit des revenus plus élevés que ceux que touchent leurs concitoyens engagés dans le secteur privé. Les allocations pour le logement, le combustible et les produits alimentaires pour une famille moyenne peuvent atteindre 2.000 dollars par mois. Les salaires et subventions constituent ¾ des dépenses de l’État qui se dirige vers son septième déficit de budget depuis la chute des prix sur le brut en 2014.
Comme le rappelle Bloomberg, Barak Ali al-Sheetan, actuel ministre des Finances, avait averti le mois passé qu’il n’y avait pas assez d’argent pour payer les salaires au-delà du mois d’octobre.
Source: Sputnik