Des femmes et des enfants étrangers liés à Daech (groupe Etat islamique-EI) en Syrie ont été transférés par les forces kurdes d’un camp de déplacés à un autre où ils suivront un programme de déradicalisation, a affirmé mardi un responsable local.
Depuis juillet, quelque 76 familles étrangères ont quitté le camp de déplacés d’Al-Hol, surpeuplé, pour celui de Roj, a indiqué à l’AFP Cheikhmous Ahmed, un responsable kurde, sans donner leurs nationalités.
Ce transfert doit concerner à terme 395 familles, selon lui.
Il s’agit « des personnes les moins radicalisées disposées à suivre un processus de réinsertion ». Elles « expriment des regrets » concernant leur ralliement de l’EI, « demandent à rentrer dans leur pays et à se réinsérer dans la société », a-t-il ajouté.
Ayant contribué au côté de la Coalition internationale a la lutte contre Daech en Syrie, les forces kurdes occupent le nord-est du pays, et y régissent plusieurs camps de déplacés, dont ceux d’Al-Hol et Roj.
Elles y ont installé les milliers de civils ayant fui les combats contre les takfiristes, mais aussi des familles de membres de Daech, notamment des milliers d’étrangères et leurs enfants.
Plusieurs ONG ont tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de vie dans le camp d’Al-Hol, où vivent dans le plus grand dénuement quelque 65.000 personnes, des Syriens, des Irakiens mais aussi des étrangères. En août, les premiers cas de nouveau coronavirus y ont été rapportés.
Ce camp a par ailleurs connu ces derniers mois plusieurs incidents impliquant des partisans de l’EI, avec notamment des tentatives d’évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d’ONG.
Le camp de Roj a de son côté été agrandi dans l’objectif d’y transférer « les femmes et les enfants, les étrangers de l’EI, qui ont demandé à quitter Al-Hol », a précisé M. Cheikhmous.
L’ensemble des camps de déplacés gérés par les milices kurdes accueillent 12.000 femmes et enfants étrangers. Les kurdes appellent les pays occidentaux à les rapatrier.
La France, ainsi que d’autres pays occidentaux dont la Belgique, l’Allemagne et l’Autriche, rechignent à accueillir les jihadistes et leurs proches, rapatriant uniquement au compte-goutte des enfants, souvent orphelins.
Source: Avec AFP