L’Inde a officiellement dépassé les 100.000 morts dues au coronavirus, pendant qu’aux Etats-Unis, Donald Trump, 74 ans, était toujours hospitalisé et qu’en Europe, Madrid se retrouvait en bouclage partiel.
Le président américain, qui a été testé positif au Covid-19 et admis vendredi soir dans un hôpital militaire, n’est actuellement pas sous oxygène et n’a plus eu de fièvre depuis 24 heures, a assuré samedi le médecin de la Maison Blanche, Sean Conley, selon lequel il « va très bien ».
Une source ayant connaissance de sa situation a toutefois de son côté déclaré le même jour que l’état de santé de Donald Trump avait été « très inquiétant » ces dernières 24 heures.
En Inde, le deuxième pays le plus peuplé du monde avec 1,3 milliard d’habitants, 100.842 décès ont été enregistrés, selon le ministère de la Santé, ce qui la fait figurer à la troisième place pour le nombre des morts derrière les Etats-Unis et le Brésil.
Et, avec ses 6,47 millions de personnes contaminées, elle devrait dans les prochaines semaines dépasser les Etats-Unis (plus de 7,3 millions de cas).
Toutefois, le fait qu’il y ait quatre fois plus d’Indiens que d’Américains, mais que les Etats-Unis aient recensé deux fois plus de morts (208.731) que l’Inde, suscite des doutes sur l’exactitude des chiffres indiens.
« Nous ne savons pas quelle est la fiabilité des taux de mortalité en Inde », a déclaré à l’AFP le virologue T. Jacob John. Le million de tests par jour annoncé reste, en pourcentage de la population, cinq fois moins élevé qu’aux Etats-Unis, selon le site internet de statistiques mondiales Worldometer.
En Europe, le virus prend à nouveau depuis le mois dernier des proportions inquiétantes. Il y a quelques jours, les autorités françaises ont annoncé pour Paris de probables mesures plus restrictives à partir de lundi.
Madrid bouclée
Samedi, c’est Madrid qui s’est réveillée en bouclage partiel – une mesure difficilement applicable.
Depuis vendredi à 22H00 (20H00 GMT), les habitants de la capitale et de neuf communes environnantes particulièrement touchées par le virus ne peuvent en effet plus sortir de leur commune que pour aller travailler, étudier ou se rendre chez le médecin.
Toute latitude leur est en revanche donnée pour se déplacer librement à l’intérieur de leur ville et ils ne sont pas obligés de rester chez eux comme au moment du confinement très strict décrété en mars. Les autorités ont toutefois appelé à éviter tout déplacement non nécessaire.
Ce type de restrictions affectait déjà depuis plusieurs jours un million de personnes dans les zones de la région où le taux de contagion est le plus élevé.
Les questions qui se posent maintenant sont celle de l’efficacité réelle de ces mesures, insuffisantes selon nombre d’épidémiologistes, et surtout de la capacité des autorités à contrôler les entrées et les sorties de chaque ville dans une agglomération où l’on recense deux millions de déplacements chaque jour.
« Rien n’a changé, c’est comme n’importe quel autre jour dans le quartier », a de son côté lâché Martinio Sanchez, sur une artère très empruntée de Madrid.
« Ils auraient dû faire ça en août et nous n’en serions peut-être pas où nous en sommes maintenant », a ajouté cet homme de 70 ans qui promenait son chien à Ciudad Lineal, dans l’est de la capitale.
A des milliers de kilomètres de là, dans la province de Téhéran, les autorités ont aussi réimposé samedi des mesures restrictives, avec notamment la fermeture jusqu’à vendredi des mosquées, des universités et des cinémas.
Trump à l’hôpital
La pandémie a fait au moins 1.029.593 morts dans le monde, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles samedi, et plus de 34,6 millions de cas ont été diagnostiqués.
Parmi eux, le président américain qui s’est vu injecter une dose du cocktail expérimental d’anticorps de synthèse mis au point par la société Regeneron.
Selon sa porte-parole, Kayleigh McEnany, son hospitalisation, qui devrait durer « quelques jours », a été décidée « dans un souci d’extrême prudence » et sur recommandation d’experts médicaux. Donald Trump y travaillera « des bureaux présidentiels » que comporte l’hôpital Walter Reed, a-t-elle précisé.
Elle a ajouté un peu plus tard qu’après consultation avec des spécialistes, M. Trump recevait l’antiviral remdesivir.
L’ex-président ukrainien Petro Porochenko, 55 ans, lui aussi testé positif cette semaine au Covid-19, a également été hospitalisé, souffrant d’une double pneumonie.
Chaîne humaine contre les masques
Alors qu’un peu partout en Europe, face à cette deuxième vague du virus, on se calfeutre de plus en plus, ces restrictions sont accueillies avec plus ou moins de docilité.
En Allemagne, les « anti-corona » continuent à faire du bruit.
Des milliers de personnes ont ainsi formé une chaîne humaine samedi au bord du lac de Constance, à cheval sur l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche, en signe de protestation contre les mesures de restrictions liées à la pandémie, sous forte présence policière face aux craintes d’éventuels débordements.
De son côté, La chancelière allemande Angela Merkel a appelé ses compatriotes à faire preuve du même « courage » face à la pandémie qu’au moment de la chute du régime est-allemand, samedi à l’occasion du 30e anniversaire de la Réunification.
Test au plasma de cheval
Enfin au Costa-Rica, des chercheurs expérimentent depuis plusieurs semaines sur 27 patients un traitement contre le coronavirus à base de plasma de cheval.
Les scientifiques de l’Institut Clodomiro Picado de l’Université du Costa Rica ont inoculé à six chevaux des protéines du coronavirus et ont recueilli ensuite les anticorps développés par les animaux, contenus dans leur plasma sanguin.
Après des tests in vitro, une version diluée du plasma est maintenant testée sur des personnes atteintes du virus mais avant l’apparition de symptômes sévères, avec de bons résultats préliminaires.
Source: AFP