Le président du Parlement libanais Nabih Berri a annoncé, jeudi 1er octobre, l’élaboration du cadre de l’accord que devraient suivre les dirigeants libanais dans leurs tractations indirectes avec l’entité sioniste en vue de délimiter les frontières terrestres et maritimes entre le Liban et la Palestine occupée.
C’est depuis 2019 que le régime israélien s’était dit prêt à négocier avec le Liban la délimitation des frontières maritimes de la Palestine occupée et cela après que ses tentatives destinées à saisir les réserves pétrolières libanaises en Méditerranée ont été neutralisées par le gouvernement libanais et le Hezbollah.
Ce que cherche Israël en Méditerranée :
Depuis 2010 où la crise économique a commencé à peser sur la planète, ‘Israël’ envisage d’exploiter les réserves pétrolières et gazières de la Méditerranée afin de régler ses problèmes économiques. Le gisement Leviathan, non loin du port de Haïfa, fut le premier à être exploité par les Israéliens, grâce auquel ces derniers sont devenus un exportateur de gaz naturel. Fin 2019, le régime israélien a commencé à exporter du gaz en Jordanie et en Égypte, bien que cette décision soit toujours très critiquée.
Vers l’occupation d’autres sources
Mais les Israéliens ne voulaient pas se borner au champ Leviathan. Ils ont donc multiplié leurs tentatives pour mettre la main sur trois autres régions : la première région qu’Israël convoitait était la zone maritime de la bande de Gaza. Bien que les Israéliens aient bloqué l’accès du Hamas à la Méditerranée en lui imposant un blocus maritime et qu’ils aient beaucoup restreint la zone de pêche le long des côtes de Gaza, ce que Tel-Aviv désire, depuis la guerre des 51 jours en 2014, est de prendre le contrôle entier des eaux proches des côtes de Gaza. En effet, le projet de la construction d’une île artificielle a été avancé pour que les Israéliens puissent étendre leur contrôle sur la mer, mais les tirs de missile d’essai du Hamas ont tué le projet dans l’œuf.
La deuxième région que le régime israélien voulait occuper se situait à proximité des frontières du Liban. En 2018, les Israéliens ont revendiqué un champ gazier, dit le bloc 19, proche des frontières libanaises, pour ainsi s’approcher des eaux territoriales du Liban et y exploiter pratiquement tous les gisements du gaz naturel, mais ce complot est resté stérile grâce à un discours du secrétaire général du Hezbollah libanais, Sayed Hassan Nasrallah, qui a tiré la sonnette d’alarme quant à ce projet israélien. Il en est de même pour l’Etat libanais.
La troisième région sur laquelle les Israéliens souhaitaient mettre la main était dans les eaux territoriales de Chypre en Méditerranée. À ce propos, Tel-Aviv s’est efforcé d’améliorer ses relations avec la partie grecque de Chypre pour ainsi exploiter ses ressources gazières dans le cadre des accords de coopération. Ce plan, lui aussi, a échoué en raison des exploitations de la Turquie dans les eaux territoriales de la partie turque de Chypre.
Une nouvelle poussée à l’Israélienne en Méditerranée
Après l’échec de leurs plans dans trois zones maritimes de la Méditerranée, appartenant à la bande de Gaza, au Liban et à Chypre, les Israéliens ont commencé à tramer d’autres complots pour s’approprier les ressources gazières de cette mer.
D’abord, Tel-Aviv a intensifié le blocus de Gaza, tout en créant des canaux de communication secrets pour négocier dans l’objectif de mettre sous pression la Résistance de Gaza et de la faire soumettre à des accords pour qu’elle ne puisse rien faire face aux agissements des Israéliens en Méditerranée.
Ensuite, Israël a tenté de faire basculer le Liban dans une crise pluridimensionnelle politique, sociale et militaire.
Exaspérés par toutes les crises précitées qui s’ajoutent aux sanctions des États-Unis, les dirigeants libanais se sont finalement décidés à accepter une négociation avec ‘Israël’, dans l’espoir de mettre fin, une fois pour toutes, à cette affaire.
La délimitation frontalière par laquelle les Israéliens comptent rassasier leur convoitise en énergie concerne les frontières de la zone économique exclusive bordant le nord de l’entité sioniste et le sud du Liban. Or, c’est cette caractéristique qui fait de cette zone une carte stratégique. Il s’agit d’une aire de 860 km², au large de Tyr, qui est potentiellement riche en gaz et où outre l’Italien Eni et le Français Total, le Russe Novak sont prêts à investir.
Pour bon nombre d’analystes, cette négociation indirecte entre le Liban et Israël que les USA veulent faire passer pour un acquis ne serait in fine qu’une lame à double tranchant.
Source: Avec PressTV