Commentant les révélations du quotidien américain Wall Street Journal sur la visite à Damas d’un haut-responsable de la Maison Blanche, le journal syrien al-Watan, a confirmé sa tenue, tout en précisant toutefois qu’ils étaient deux responsables américains. Il a aussi a nié qu’elle a eu lieu au début de l’année 2020, et a démenti que c’était la première visite du genre depuis 10 années.
Citant des sources informées, le journal syrien proche du pouvoir a rendu compte que deux responsables américains étaient venus dans la capitale syrienne, le mois d’août dernier, et qu’ils avaient rencontré le général Ali Mamlouk, le chef du bureau de la Sécurité nationale.
« Les deux responsables Roger Carsteen et Kash Patel ont discuté d’un grand éventail de questions, comportant des propositions et des demandes. Mais ils ont été surpris par la position de Damas qui a rejeté toute discussion ou collaboration avec Washington avant le retrait américain de Syrie », selon les sources d’al-Watan.
« Damas a insisté sur le retrait des forces américaines qui occupent l’Est du pays et sur l’apparition de signes tangibles de ce retrait sur le terrain ».
Et le journal syrien d’ajouter que trois visites similaires de responsables américains avaient eu lieu les mois et les années précédentes.
S’étant ingérés dans la guerre syrienne avec pour prétexte de combattre Daech, aux côtés des milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), les Etats-Unis ont établi une douzaine de bases militaires dans le nord-est syrien et pillent ses ressources pétrolières.
Leur présence est décriée par Damas, car sans son consentement.
Les sources d’al-Watan ont rapporté que les syriens ont aussi refusé de discuter des sanctions américaines contre la Syrie avant ce retrait.
« Les deux responsables américains ont aussi essayé d’obtenir la collaboration de Damas dans le dossier des kidnappés américains en Syrie. Mais en vain», indique al-Watan.
Le WSJ avait signalé dans son article que le responsable américain voulait obtenir la libération de deux citoyens américains qui seraient séquestrés par les autorités syriennes. Dont « le journaliste indépendant Austin Tice qui avait servi dans l’infanterie de l’armée américaine et qui a disparu en 2012 ».
Or selon les informations du journal syrien, Austin Tice était un agent à la retraite des renseignements américains et était entré illégalement en Syrie en 2012 et avait visité plusieurs régions syriennes qui n’étaient pas sous le contrôle de Damas, avant d’arriver dans la Ghouta orientale à l’est de la capitale. Il semblait être chargé de la mission d’équiper et de former les groupes terroristes jihadistes takfiristes pour combattre les forces syriennes régulières. Mais il a disparu dans des circonstances mystérieuses dans la Ghouta orientale qui était alors occupée par plusieurs groupuscules terroristes dont le front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Son sort demeure inconnu et il soit lié aux conflits que se sont livrés ces groupes extrémistes.
Le pouvoir syrien fait preuve de prudence face à ce genre de visites américaines qui ne lui inspirent pas confiance et il se méfie de leurs résultats, précise al-Watan.
«Les dirigeants syriens savent très bien l’influence des lobbys américains sur les dirigeants américains, leurs décisions et leurs politiques », a-t-il conclu.
Source: Médias