Le gouvernement indonésien a rejeté la proposition du gouvernement américain de déployer des avions-espions Poseidon P-8 sur son territoire pour surveiller les mouvements militaires chinois dans les eaux de la région.
Selon Reuters, plusieurs sources proches du dossier au sein du gouvernement indonésien ont déclaré que des responsables américains avaient contacté les ministres de la Défense et des Affaires étrangères du pays à plusieurs reprises en juillet et en août et avaient fait la proposition.
L’offre a finalement été rejetée par le président indonésien Joko Widodo.
« Le bureau présidentiel indonésien, le département d’État américain et l’ambassade des États-Unis à Jakarta ont refusé de commenter ce sujet », rapporte Reuters.
Selon les sources indonésiennes, les responsables de Jakarta sont surpris par l’offre de Washington en raison du niveau élevé de neutralité de la politique étrangère de l’Indonésie, car ce pays ne permettra jamais aux armées étrangères d’opérer à partir de son territoire.
« Les avions de surveillance et de reconnaissance P-8 jouent un rôle clé dans la surveillance des mouvements militaires de la Chine dans la mer de Chine méridionale », poursuit le rapport.
Le gouvernement chinois, qui revendique la souveraineté sur une grande partie de la mer, a des différends territoriaux avec la Malaisie, le Vietnam, le Brunei et les Philippines.
La mer de Chine méridionale, riche en ressources minérales, est le point de transit de plus de 3 billions de dollars de marchandises par an.
Bien que l’Indonésie ne revendique pas officiellement des parties stratégiques de la mer de Chine méridionale, le pays estime que certaines parties de la région lui appartiennent.
Ainsi, il existe des tensions entre Jakarta et Pékin sur la présence de navires de guerre et de bateaux de pêche chinois dans la région.
Pourtant, le ministre indonésien des Affaires étrangères, Retno Marsudi, a déclaré à Reuters que Jakarta entretenait des relations économiques et commerciales en expansion avec la Chine et n’avait pas l’intention de se ranger du côté de l’un des deux superpuissances américaine ou chinoise.
Il a ajouté : « Nous ne voulons pas participer à cette compétition, l’Indonésie veut montrer qu’elle est prête à s’associer avec tous les pays du monde. »