Quarante-cinq députés américains ont exhorté dans une lettre publiée, mercredi 21 octobre, le gouvernement américain à boycotter le sommet du G20 le mois prochain à Ryad, à moins que les autorités saoudiennes ne répondent aux principales préoccupations en matière de droits humains.
La lettre des membres du Congrès américain au secrétaire d’Etat Mike Pompeo intervient après celle de 65 députés européens qui ont appelé l’Union européenne à revoir sa participation au sommet virtuel organisé par l’Arabie saoudite les 21 et 22 novembre, accusant le royaume de violer les droits humains.
« En tant que chef de file mondial de la démocratie et promoteur des droits humains, notre gouvernement devrait exiger des changements spectaculaires au bilan lamentable de l’Arabie saoudite en matière de violations » de ces droits, peut-on lire dans la lettre des parlementaires américains.
« Si le gouvernement saoudien ne prend pas immédiatement des mesures pour remédier à ce bilan, nous devrions nous retirer du sommet du G20 et nous engager à faire des réformes des droits humains une condition à toutes les transactions futures avec le gouvernement saoudien », ajoute le texte.
Ni Ryad, ni l’administration américaine, n’ont réagi dans l’immédiat à l’appel de ces députés américains.
L’administration du président américain Donald Trump est une alliée clé du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui dirige de facto l’Arabie saoudite.
Ryad a entamé mercredi une conférence virtuelle de deux jours, en amont du sommet, pour promouvoir les droits des femmes et l’égalité des sexes.
« La présidence saoudienne du G20 a prêté une attention particulière au débat sur les politiques concernant les femmes », et le royaume s’est « engagé dans un parcours de réforme exceptionnel pour valoriser les femmes », a déclaré le roi Salmane d’Arabie saoudite, dans un discours prononcé par un ministre devant cette conférence.
Mais l’initiative est critiquée par les associations de défense des droits humains qui pointent la détention en Arabie de plusieurs militantes saoudiennes, dont Loujain al-Hathloul.
« Alors que les femmes courageuses sont soumises à la torture pour des activités pacifiques, le gouvernement saoudien cherche à s’affirmer sur la scène internationale comme un pouvoir réformateur », a déploré l’organisation Human Rights Watch.
L’Arabie saoudite, premier pays arabe à accueillir le G20, a accentué la répression des voix dissidentes depuis l’accession en 2017 de Mohammed ben Salmane au statut de prince héritier.
Source: Avec AFP