L’armée syrienne et ses alliés ont lancé l’assaut pour la libération des quartiers est de la ville d’Alep, occupés depuis 2012 par les insurgés de la branche d’Al-Qaïda, le front al-Nosra, et ses associés, dont Ahrar al-Sham et d’autres.
L’annonce syrienne a été faite par l’armée syrienne, tard le jeudi.
« Nous avons commencé des opérations de reconnaissance et de bombardements aériens et d’artillerie », a affirmé une source militaire de haut niveau. « Elles peuvent durer des heures ou des jours avant une opération terrestre, dont le timing dépendra du résultat des frappes et de la situation sur le terrain ».
« Nous avons frappé dès hier (ndlr: jeudi) les quartiers généraux des commandements des terroristes », a précisé cette source.
« Les troupes au sol n’ont pas encore avancé sur le terrain », a par ailleurs affirmé à l’AFP un officier syrien à Alep.
Une autre source militaire à Damas a souligné que le « but de cette opération était d’étendre les zones de contrôle de l’armée ». « Le nombre des combattants (réguliers et alliés) permet très bien de commencer une opération terrestre car de nombreux renforts sont arrivés à Alep », a-t-elle ajouté.
Une cellule d’opération détruite
Jeudi, une source syrienne a révélé pour notre site al-Manar que trois missiles russes de type Kaliber, tirés à partir des navires russes ont visé le lieu de réunion et la cellule d’opération des terroristes à Der Aazza, à l’ouest d’Alep, dans une région connue sous l’appellation Jabal Semaane. « 30 officiers des armées turque, américaine, saoudienne, qatarie, britannique et du Mossad, lesquels dirigents les combats aussi bien à Alep qu’à Idleb y auraient péri », a-t-il assuré.
Bombardements sans discontinuité
Selon l’AFP, les raids menés par l’aviation syrienne et russe sont d’une violence inouïe et devraient préparer à une opération terrestre d’envergure.
Les bombardements se succèdent sans discontinuité, les destructions sont considérables et les services de secours totalement impuissants, a indiqué le correspondant de l’AFP dans la partie rebelle d’Alep.
Des avions de reconnaissance prennent des photographies aériennes avant qu’une escadrille de chasseur bombardiers russes ou syriens tire des missiles, a-t-il indiqué.
Selon l’OSDH, instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale siégeant à Londres, depuis le mercredi dernier 100 raids au moins ont été réalisés contre les positions des miliciens. Surtout dans les quartiers Sukkari, Cheikh Saïd et les périphéries de Aamiriyyat, vers où l’armée gouvernementale est même en train d’avancer.
15 passages de sortie pour les civils
Durant les jours qui ont précédé, les forces gouvernementales syriennes avaient appelé les habitants à s’éloigner des positions des milices et les ont invités à quitter ces quartiers, ouvrant une quinzaine de passages vers les quartiers loyalistes, a précisé Média de guerre, instance médiatique de la résistance en Syrie. Selon la radio libanaise Nour, proche du Hezbollah, les miliciens armés empêchent aux habitants de quitter ces quartiers. Seuls une centaine d’entre eux sont parvenus à s’évader.
Des combats violents avaient eu lieu directement apres l’annonce faite par les autorités syriennes de rompre la trêve conclue entre la Russie et les USA, d’autant que les milices ne l’avaient pas du tout respectée.
« Les combats ont commencé aussitôt après l’échec de cette réunion internationale. A Alep, ce sont les négociations par le feu », affirme un analyste proche du régime à Damas, rapporte l’AFP.
« Les Américains doivent comprendre que, tant qu’ils n’appliqueront pas leurs engagements (de l’accord de trêve), notamment le fait d’obtenir que les rebelles se distancient des jihadistes du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra), les Russes et l’armée syrienne avanceront », a-t-il ajouté.