Le Haut représentant pour l’Alliance des civilisations des Nations Unies, l’Espagnol Miguel Angel Moratinos, a appelé mercredi 28 octobre dans un communiqué «au respect mutuel de toutes les religions et croyances», sans se prononcer directement sur les propos du président français défendant le droit de publier des caricatures offensantes le prophète Mohammad (S).
Il «suit avec une profonde inquiétude les tensions croissantes et les cas d’intolérance déclenchés par la publication des caricatures satiriques du prophète Mohammad (S), que les musulmans considèrent comme insultantes et profondément offensantes», indique ce communiqué diffusé par son porte-parole.
«Les caricatures incendiaires ont également provoqué des actes de violence contre des civils innocents qui ont été attaqués pour leur religion, croyance ou appartenance ethnique», regrette le responsable onusien, sans autre précision.
«Les insultes aux religions et aux symboles religieux sacrés provoquent la haine et l’extrémisme violent conduisant à la polarisation et à la fragmentation de la société», estime-t-il dans le communiqué.
A travers le monde musulman, des millions de fidèles ont réagi avec colère lors de manifestations aux propos du président français tandis qu’une campagne a été lancée dans plusieurs pays pour boycotter les produits français.
Le boycott s’amplifie au Koweït
Au Koweït, le boycott des produits français prend de l’ampleur, une grande chaîne affirmant, mercredi 28 octobre, que la majorité de ses magasins avait vidé ses rayons après les propos du président Emmanuel Macron.
Le syndicat koweïtien des sociétés coopératives de consommateurs a affirmé que 60 de ses 69 magasins avaient déjà retiré les produits français et que les établissements restants le feraient « bientôt ».
Fahd al-Kishti, à la tête du syndicat, a assuré à l’AFP qu’il n’y aurait pas de retour en arrière à moins que les « insultes » contre le prophète ne cessent.
« La pression sera plus forte les prochains jours en cas de quelconque provocation », a-t-il ajouté.
Kishti a précisé que plus de 2.000 articles de base, comme le fromage et l’eau, n’étaient plus disponibles.
Le boycott continuera probablement jusqu’à ce que l’on sente « que la France recule », estime Ahmed al-Thaidy, professeur à l’Université du Koweït, spécialiste de la charia et des études islamiques.
« Toute déclaration positive, respectueuse du prophète Mohammad (S), ferait, j’imagine, progressivement cesser le boycott », dit-il à l’AFP.