Après une rixe sur une autoroute, la tension s’est encore accrue soir communautés turque et arménienne à Décines-Charpieu, haut-lieu de la diaspora arménienne en France, où des extrémistes turcs ont tenté d’en découdre.
Le Mercredi 28 octobre, les forces de l’ordre sont intervenues dans cette ville proche de Lyon dans l’est de la France, pour empêcher 250 membres de la communauté turque d’en « découdre » avec les Arméniens.
Plus tôt dans la matinée, une rixe avait opposé, des membres de la communauté turque à des membres de la communauté arménienne, qui bloquaient la circulation, au niveau d’un péage d’autoroute 40 km au sud de Décines.
Les affrontements avaient fait quatre blessés, dont un plus grièvement atteint au crâne d’un coup de marteau.
Ville phare de la diaspora, Décines-Charpieu abrite une église arménienne, une radio arménienne, le centre de la mémoire arménienne et le premier mémorial du génocide arménien de 1915 à avoir été érigé en Europe.
« Que veulent les ultra-nationalistes turcs ? Un nouveau génocide ? », s’est indigné jeudi Laurence Fautra, la maire (droite) de cette commune proche de Lyon, jugeant ces affrontements et appels à la haine contre les Arméniens « inadmissibles ».
« Ces hordes de fous furieux n’ont rien à faire sur le territoire français. J’en appelle au gouvernement pour faire respecter l’État de droit. Il faut les sanctionner lourdement et qu’ils soient aussi rappelés à l’ordre par le consulat turc », a-t-elle affirmé, interrogée par l’AFP.
« Est-il possible que l’on puisse tolérer sur le sol national ces tentatives de pogrom aux relents pan-turcs et islamistes, qui s’inscrivent dans la plus pure tradition génocidaire de l’Etat turc ? », a dénoncé dans un communiqué le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).
Ce dernier a dénoncé une « chasse aux Arméniens » déclenchée par « plusieurs centaines » de Loups Gris, un mouvement ultra-nationaliste turc.
Les tensions entre les deux communautés se sont intensifiées en France depuis le retour du conflit au Nagorny Karabakh, où se déroulent de violents combats avec les forces d’Azerbaïdjan.
Majoritairement peuplé d’Arméniens, ce territoire a fait sécession de l’Azerbaïdjan à la chute de l’URSS, entraînant au début des années 1990 une guerre ayant fait 30.000 morts. Les hostilités ont repris le 27 septembre et ont déjà fait des centaines de morts.
Plusieurs manifestations de la diaspora arménienne se sont déroulées dans de grandes villes françaises ces dernières semaines.
Source: AFP