La Chine a dévoilé le jeudi 29 octobre ses grandes orientations pour les cinq prochaines années, mettant l’accent sur la consommation intérieure et l’autonomie technologique, mais sans fixer pour le moment d’objectif de croissance.
Dans la pure tradition du régime, le Comité central du Parti communiste chinois (PCC), réuni depuis lundi autour du président Xi Jinping, a adopté le 14e plan quinquennal (2021-25).
Ces orientations seront présentées au parlement pour approbation formelle – et sans surprise – en mars prochain.
Un communiqué diffusé par les médias à l’issue de la réunion appelle à un « nouveau modèle de développement économique » davantage axé sur la consommation des ménages.
De longue date, la Chine a bâti sa croissance sur de lourds investissements, en particulier dans les infrastructures, et l’exportation en grande quantité de produits bon marché.
Mais ce modèle, qui a permis en quatre décennies à la Chine de passer du statut de pays pauvre à celui de deuxième économie mondiale, trouve aujourd’hui ses limites.
« L’environnement international devient de plus en plus complexe, avec une instabilité et une incertitude croissantes », souligne le document, dans un contexte de rivalité croissante avec les Etats-Unis et de crise du coronavirus qui dévaste l’économie mondiale.
Signe de l’incertitude régnante, le texte s’abstient de fixer un objectif de croissance économique pour les cinq années qui viennent, contrairement au précédent plan quinquennal qui visait une hausse du PIB d’au moins 6,5% par an en moyenne entre 2016 et 2020.
Pour cause d’épidémie, Pékin a déjà renoncé en début d’année à se fixer un objectif de croissance pour 2020.
La Chine doit atteindre « l’autonomie technologique », ajoute le document, au moment où des géants du pays, comme l’équipementier en télécoms Huawei visé par des sanctions de Washington, restent très dépendants de technologies américaines cruciales.
Les dirigeants chinois ont également appelé à accélérer la transition écologique après l’ambitieuse promesse du président Xi Jinping le mois dernier d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060.
De nombreuses questions restent en suspens sur la manière dont le premier pollueur mondial pourra parvenir à cet objectif.
Le géant asiatique est responsable de plus d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
La Chine s’est fortement appuyée sur le charbon pour stimuler sa croissance. Mais l’empire du Milieu est aussi le pays qui investit le plus dans les énergies renouvelables et un acteur incontournable de l’Accord de Paris sur le climat.
Source: AFP