Un jeune homme de 20 ans, originaire de Macédoine du Nord et qui avait tenté de rejoindre la Syrie pour s’enrôler au sein du groupe jihadiste Daech (Etat islamique-EI): le profil de l’auteur de l’attentat de Vienne se précisait mardi 3 novembre.
Le ministre autrichien de l’Intérieur Karl Nehammer a esquissé devant la presse le portrait de Kujtim Fejzulai, déplorant qu’il ait réussi à « tromper » le programme de « déradicalisation » et ceux qui étaient chargés de son suivi.
« Il n’y avait pas de signes » laissant présager un tel passage à l’acte, a insisté le ministre.
L’assaillant avait été condamné en avril 2019 à 22 mois de prison pour avoir voulu rallier les rangs de l’EI mais il avait été libéré de manière anticipée.
La procédure a bien été respectée et des contacts réguliers pris avec les agents, a réagi la ministre de la Justice, Alma Zadic, dans un communiqué.
Sur des photos postées sur les réseaux sociaux, on le voit arborer une barbe noire fournie, posant avec la Kalachnikov et la machette dont il allait se servir pour terroriser Vienne, lundi soir en plein cœur de Vienne. En légende, des messages d’allégeance à l’Etat Islamique, selon le ministre.
Abattu par la police quelques minutes après avoir lancé son offensive macabre, Kujtim Fejzulai a été retrouvé avec ces deux armes, un pistolet et une ceinture d’explosifs factice.
Dans son logement, fouillé par la police, des munitions ont été découvertes tout comme des livres, dont les contenus le reliaient à Daech. Parallèlement, 18 autres lieux ont été perquisitionnés.
Né en Autriche
« Il est évident que l’assaillant, malgré tous les signes extérieurs d’intégration dans la société, faisait exactement le contraire » de ce qu’il voulait montrer en privé, a souligné Karl Nehammer.
Né à Moedling, au sud de Vienne, on ne sait pas où Kujtim Fejzulai, nom à consonances albanaises, a passé son enfance. Une chose est sûre: les autorités autrichiennes avaient tenté de le déposséder de sa nationalité. En vain « faute de preuves sur la nature de ses activités », selon le ministre.
Le jeune homme détenait également la nationalité de Macédoine du Nord, tout comme deux autres personnes dans le collimateur des enquêteurs. Le ministère de l’Intérieur de ce pays a indiqué avoir été contacté par Vienne pour apporter des éléments au dossier.
La Macédoine du Nord est un pays multiethnique qui a été confronté comme de nombreux autres Etats européens à l’islamisme radical.
Environ 150 ressortissants ont rejoint, entre 2012 et 2016, les rangs des groupes takfiristes pour combattre en Irak et en Syrie. Ils ont pour la plupart été recrutés au sein de la minorité albanaise musulmane de ce pays en majorité slave orthodoxe.
Source: Avec AFP