Le bureau de presse du chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a rétorqué à l’ambassadrice des Etats-Unis au Liban Dorothy Shea qui a assuré qu’il avait lui-même exprimé qu’il est disposé à rompre avec Le Hezbollah.
« C’est une tentative destinée à creuser le fossé entre le CPL et le Hezbollah à travers son communiqué de presse », a répliqué le bureau dans un communiqué publié ce mardi 10 novembre. Assurant « qu’elle ne réussira pas ».
« C’est Bassil lui-même qui avait fait part qu’il était disposé à rompre avec le Hezbollah à certains conditions », avait argué Mme Shea, dans une vidéo diffusée le lundi 9 novembre, en réponse aux révélations qu’il avait faites la veille, dans lesquelles il assure que Washington lui a infligé des sanctions parce qu’il a refusé ses sommations de rompre avec le Hezbollah.
M. Bassil aurait selon Mme Shea « une mauvaise compréhension sur le fonctionnement des sanctions et un manque de compréhension de la politique américaine ». Une allusion sans aucun doute aux rapports qui accusent les Etats-Unis d’utiliser l’arme des sanctions contre les personnalités politiques qui refusent leurs diktats, partout dans le monde.
Elle précise ainsi que les sanctions « sont d’abord contre l’individu et non contre le parti… Les États-Unis ne sont pas en train de sanctionner ou de détruire le Courant patriotique libre».
Le vendredi 6 novembre, le Trésor américain a décrété des sanctions contre l’ex-ministre des Affaires étrangères libanais, en vertu de Magnisky Act, sous prétexte de corruption, d’abus de pouvoir et de soutien au Hezbollah
Le lendemain, le chef de l’Etat libanais Michel Aoun a demandé les preuves justifiant cette accusation, estimant qu’elles devraient être délivrées aux autorités libanaises.
S’exprimant sur cette demande reprise par M. Bassil, la diplomate américaine a fait remarquer que « certaines informations ne peuvent pas être diffusées».
Ce à que le bureau de presse de M. Bassil a répondu:
« En disant que les informations ne peuvent être diffusées, l’ambassadrice américaine à Beyrouth a démontré qu’il n’y avait aucune preuve des accusations de corruption portées contre le chef du CPL », peut-on lire dans le texte du bureau de M. Bassil.
Et de poursuivre : « Si ces données sont disponibles et ne peuvent pas être publiées, le député Gebran Bassil exige au moins que la partie américaine concernée les remette aux autorités libanaises compétentes ».
« Si la politique américaine n’a jusqu’à présent pas réussi à rompre l’entente entre le CPL et le Hezbollah malgré toutes les pressions que Washington a exercées au fil des ans et malgré toutes les menaces, alors parler de +conditions précises+ au lieu de parler de dialogue national global, est une tentative sympathique, mais elle ne réussira pas forcément », conclut le communiqué de M. Bassil.
Parmi les causes avancées aussi pour justifier les sanctions américaines et reprises par la diplomate américaine est qu’il a été le plus conspué durant le soulèvement qui a éclaté en novembre 2019.
« Les États-Unis ont entrepris cette action en solidarité avec le peuple libanais qui, depuis plus d’un an, exige de ses dirigeants politiques (…) de prendre une nouvelle direction dédiée à la réforme, la transparence et à l’élimination de la corruption endémique », a conclu dans son intervention l’ambassadrice des Etats-Unis.
Sachant que son pays a tenté de confisquer ce mouvement de contestation qui a été déclenché lorsque le ministre libanais des Télécommunications pro américain Mohamad Choukeir a voulu imposer une taxe sur l’utilisation du WhatsApp. Des représentants des ONG pro américaines déployés au sein des rassemblements ayant œuvré pour imposer parmi les manifestants leur agenda pro américain stigmatisant spécifiquement les dirigeants du camp du 8 mars et ceux du CPL. Leurs tentatives se sont finalement soldées par un échec.
Après l’incident meurtrier du port de Beyrouth dû au stockage d’une grande quantité d’ammonium de nitrate qui a explosé pour des raisons pas encore élucidées, malgré la participaton des Américains, des Français et des Britanniques à l’enquête, ces ONG avaient aussi échoué dans leurs tentatives de mobiliser des manifestants. Et ce de l’aveu du vice-secrétaire d’état américain pour le Proche-Orient, David Schenker, qui, en visite au Liban le mois de septembre dernier, n’a pas manqué de les sermonner.
Source: Divers